Il y a déjà plusieurs années que le projet Capillotractée me trotte dans la tête. Je l’ai déjà exploré sous diverses formes, comme vous pourrez le découvrir en suivant ce lien. Je l’ai repris dans le courant de l’été, en l’ayant redéfini. C’est un projet multiforme dont je vous reparlerai régulièrement dans les prochaines semaines et prochains mois. Mais en voici déjà la note d’intention :
Même si dès les années 1960, 1970, des icônes comme Angela Davis ont fièrement porté la coupe afro, telle la couronne de leur identité noire, ce n’est qu’au début des années 2000 qu’un véritable mouvement de retour au cheveu naturel a touché les jeunesses afro-descendantes aux États-Unis, puis en Europe et enfin les jeunesses africaines sur le continent.
Abandonnant lissage, défrisage et extensions capillaires, les Afropéen.ne.s se réapproprient leurs cheveux bouclés, frisés, crépus, qui deviennent un symbole fort de leurs racines noires, africaines. Discriminé, stigmatisé, animalisé par l’entreprise esclavagiste et coloniale, le cheveu afro naturel est aujourd’hui célébré et fait l’objet de nombreuses explorations esthétiques et créatives.
Il ne fait cependant toujours pas l’unanimité, notamment sur le continent africain lui-même. Il continue à interroger, déranger, déchaîner les passions et déclencher des polémiques.
Ayant moi-même porté mes cheveux défrisés pendant près d’un quart de siècle et ayant vécu cette expérience jouissive et libératrice de la redécouverte des cheveux naturels, j’ai eu envie d’aller un peu plus loin. Capillotractée propose un voyage à la racine du cheveu crépu, notamment à travers des personnalités qui les ont particulièrement mis en avant, mais en exposant aussi les coiffures ancestrales africaines. Capillotractée ne vise pas à stigmatiser les personnes qui continuent à avoir recours au défrisage ou aux extensions. Capillotractée souhaite montrer à quel point le cheveu naturel est beau, à quel point son histoire est riche, à quel point son potentiel esthétique est immense. À quel point il a sa place dans tous nos univers et imaginaires, en tous points du globe, comme tous les autres cheveux. Ni moins, ni plus.
Capillotractée, ce sont des poèmes, une mise en voix et espace, des œuvres plastiques et des témoignages.
Dans le cadre de la Quinzaine de l’égalité, j’ai été invitée par la Macla à participer à l’exposition « Ni muses ni soumises : artistes ». A cette occasion, j’ai décidé d’y présenter une oeuvre dans l’oeuvre, un élément de mon projet Capillotractée :
Pour « Ni muses ni soumises », Capillotractée se présentera sous deux volets :
– La mise en voix et en espace d’un triptyque poétique
– L’installation d’un triptyque de cajones en carton portant des portraits (dessins aux feutres et technique mixte, collages) et des textes (en espagnol avec traduction en français) rendant hommage à trois femmes latino-américaines qui ont célébré/célèbrent leurs racines noires à travers leurs œuvres et en portant leurs cheveux naturels : Victoria Santa-Cruz (Pérou), Nancy Morejón (Cuba) et Queen Nzinga Maxwell (Costa Rica, Jamaïque).
Ainsi est né le Triptyque Afrolatinas dont voici deux des faces – l’une d’elle étant un clin d’œil à l’affiche de l’expo :
Triptyque Afrolatinas
par Patricia Houéfa Grange
Tous droits réservés
Vous pourrez découvrir les autres faces de ces cajones du 14 au 28 novembre au Zig Zag Café à Bordeaux. Toutes les informations et le programme sont disponibles ici. Nous avons donc rendez-vous les 14, 21 et 28 novembre.
Pendant la durée de l’expo, je viendrai régulièrement ici vous parler de ce Triptyque et des trois femmes formidables auxquelles il rend hommage.
Victoria Santa Cruz
Nancy Morejón Queen Nzinga Maxwell
Beau projet, j’aime quand les ramifications portent fruits.
Merci ma belle !
[…] à l’invitation de la Macla, dans le cadre de la Quinzaine de l’égalité, avec mon projet Capillotractée et mon triptyque de cajones […]
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[…] vous avais présenté ce projet ici et là, mais, pour rappel, il s’agissait de la traduction/adaptation en français (depuis […]
[…] y a quelques jours, je vous ai présenté mon projet Capillotractée et en particulier le travail réalisé pour l’expo Ni muses ni soumises : […]
[…] composée d’un triptyque de cajones Afrolatinas réalisé dans le cadre de la manifestation Ni muses ni soumises à laquelle j’avais été invitée à participer en 2019 ; de plusieurs mini installations […]