Tout dernièrement, deux recueils m’ont été offerts par des personnes qui me sont chères, et qui me connaissent bien. Deux recueils très différents l’un de l’autre, peut-être même à l’extrême opposé l’un de l’autre. Mais que je regarde sur mon étagère et que je viens caresser de temps à autre avec ce petit frémissement …
D’un côté « Soulfood équatoriale » de Léonora Miano : recueil de récits gastronomiques mais aussi identitaires. Il s’agit d’une espèce de hors-série dans l’oeuvre à l’écriture très travaillée de cette jeune écrivain francophone camerounaise qui s’est désormais fait un nom dans l’édition.
De l’autre, « Des lendemains de lumière » de Johanne Laframboise: recueils de (très) courts poèmes d’une plume québécoise aux publications confidentielles. Certains poèmes font penser aux haïkus que j’affectionne.
Deux univers très différents donc. Mais à l’orée de leur lecture, je ressens donc ce petit frémissement particulier. Le même que celui que fait naître l’odeur des lamelles translucides d’oignons finement émincés que l’on fait revenir dans une petite cuillère d’huile au début d’une préparation culinaire. C’est le début de plusieurs recettes, une odeur de mille possibilités. Et dès qu’elle s’élève dans la cuisine, la faim s’ouvre et avec elle des promesses de festin.
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Le tout premier poème de « Des lendemains de lumière » éveille forcément des échos en moi, surtout actuellement :
J’avais rêvé
de poésie
comme un arbre
qui étendrait ses racines
au plus profond de la terre