Antonin Artaud … Des années que des amis m’en parlent, que je croise ses pensées lors de certaines soirées, que je lis des bouts de ses textes ici ou là. Il commençait à devenir inévitable. Il fallait que je m’y plonge. La lecture paraissait loin d’être simple et ne semblait pas devoir me laisser indemne. De plus, l’oeuvre était importante, par où commencer ?
J’ai opté pour « L’Ombilic des Limbes » suivi de « Le Pèse-Nerfs » et d’autres textes publiés par Gallimard dans sa collection poésie. Pourquoi ? Juste parce que j’aime beaucoup ces deux titres, esthétiquement parlant je veux dire. J’en aime les mots. En plus, j’ai une fascination particulière pour le nombril, cette toute première cicatrice, trace du traumatisme premier de notre existence, stigmate de notre vie utérine. Ceci est une autre histoire …
Bref, je me suis donc enfin décidée il y a une dizaine de jours à acheter cet ouvrage. J’ai immédiatement lu en diagonale quelques passages piochés à différents endroits de l’ouvrages, notamment celui-ci, au tout début de « L’Ombilic des Limbes » :
« Là où d’autres proposent des oeuvres je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit.
La vie est de brûler des questions.
Je ne conçois pas d’oeuvre comme détachée de la vie. »
Et cela résonne fort en moi. Je lis encore un peu. Des mots qui me sondent et me dévorent. Au bout de quelques lignes, je pose l’ouvrage pour laisser le texte mariner et cheminer en moi quelques jours avant de le retrouver.
Parallèlement, j’avais emprunté à la bibliothèque « La confusion des peines » de Laurence Tardieu. Je l’entame et qu’est-ce que je trouve en exergue ? Cette citation :
« La vie est de brûler des questions.
Je ne conçois pas d’oeuvre comme détachée de la vie. »
Antonin Artaud,
L’Ombilic des Limbes
C’est fou non ? Des échos et des résonances pour moi qui ne crois pas au hasard.
Quelques jours plus tard, en cherchant des renseignements sur le prochain Marché de la Poésie des Chartrons, j’apprends que ce dernier ‘aura pour thème « Art et poésie » et que la soirée inaugurale du 3 mars sera placée sous l’aura des figures d’Antonin Artaud et Van Gogh notamment à travers une lecture du « Suicidé de la Société » d’Antonin Artaud.
Voilà, c’est confirmé. Antonin Artaud et moi nous devions nous rencontrer là, ici et maintenant. A suivre …
Citation : « Je voudrais faire un Livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n’auraient jamais consenti à aller »
L’Ombilic des Limbes