Ce soir, comme souvent le jeudi soir, j’étais à la Maison des Femmes de Bordeaux pour un vernissage. Ce dernier était animé par Katia Leroi-Godet venue avec sa bonne humeur déjantée et son orgue pour nous présenter (une partie) de son spectacle « … de Barbarie » (voix, corps, costume et orgue) !
Quels moments enchantés et enchanteurs !
« L’orgue est un nid à nostalgie où la poussière et les plumes griffent et caressent ! Improvisation sur le passé et avec le présent ! »
Katia chante et barrit, elle s’effeuille et se rhabille, elle joue avec le public et le fait participer, elle nous fait rire puis nous tire des larmes !
Mention spéciale pour les costumes gais et loufoques dont elle émaille sa prestation et qui sont de sa confection ! Car Katia est chanteuse, mais aussi artiste corporelle et plasticienne !
Un très joli moment de poésie autrement !
Plus d’informations sur Katia et son orgue par ici.
Vous dire tout de même deux mots de l’expo que l’on vernissait donc ce soir à la Maison des Femmes et que j’ai également grandement appréciée:
Sarah Barthe
Du 5 avril au 16 mai
Autant vous dire que les princesses en prennent pour leur grade dans cette expo et que c’est à la fois jouissif et questionnant. Allez, je vous offre le « pitch » comme on dit :
Sarah Barthe présente ici une série de 10 dessins, Princesses, réalisés entre 2008 et 2010.
La princesse est sûrement le personnage qui fait le plus rêver les petites filles. Caractérisée par tous les superlatifs, elle est toujours la plus belle, la plus délicate, la plus parfaite. De ce fait, elle véhicule un modèle idéal auquel la petite fille s’identifie :
« Je cherche ici à déstabiliser ces stéréotypes, ces conventions de représentation. Le coloriage devient gribouillage, souillure et ratures volontaires, et chaque princesse maquillée à outrance ressemble plus à l’idée que l’on se fait d’une prostituée qu’à un modèle à suivre », déclare la jeune artiste à propos de son travail.
Elle pervertit ainsi, la représentation lisse et rassurante de tout un univers, en détournant une certaine mythologie enfantine pour mieux atteindre les adultes que nous sommes, adultes parfois perdus ou contraints de suivre les chemins que d’autres ont tracé pour nous …
Fascinée par le monde délicieux de l’enfance, Sarah Barthe utilise tous les systèmes d’élaboration visuelle propres à cette période rêvée, douce et merveilleuse.
L’artiste s’empare des histoires pour enfants et les réécrit pour en livrer une version débarrassée de toute niaiserie, épousant mieux, probablement, les contours du monde réel. Car ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’évoquer des personnages de mondes féeriques pour rêver un peu plus , ou encore de vouloir un monde meilleur, mais plutôt de questionner un certain rapport à l’enfance qui sème le trouble, et laisse planer une certaine ambiguïté.
Pour en savoir plus sur Sarah Barthe, c’est par là !
L’expo est visible à la Maison des Femmes de Bordeaux jusqu’au 16 mai, courrez-y !