Le 22 avril, c’est la journée mondiale de la Terre !
Je ne ferai pas de longs discours car je ne suis que pauvre poète ! Alors, chère Pachamama, je t’offre ce qu’un poète peut t’offrir, quelques vers pour essayer de réveiller, secouer, bousculer !
Triptyque des Chants de la Terre au Joueur de Fifre
Premier Chant – Chant du Souffle
Oh mon beau joueur de fifre
Toi qui fais danser dans ta flûte
Le souffle du cœur de tout être.
Ta musique en ce jour fait battre mes veines, fait fondre mon sang !
La joie cascade au mitan de mon lit
Ondoyant, miroitant,
La joie cascade au ventre de mes eaux
Reflets d’argent, reflets mouvants.
Ta musique en ce jour fait battre mes veines, fait fondre mon sang !
La vie gicle au giron de ma chair
Magma de sang, ocre fertile
La vie gicle aux entrailles de ma peau
Flux qui grouillent, foisonnent et pulsent.
Ta musique en ce jour fait battre mes veines, fait fondre mon sang !
L’allégresse ricoche sur les membranes de ma respiration
Ondes bourdonnant sur le tissage du vent
L’allégresse ricoche sur la quintessence insufflée
Atmosphère attendrie par ce miel partagé.
Oh mon beau joueur de fifre
Toi qui fais danser dans ta flûte
Le souffle du cœur de tout être.
Ta musique en ce jour fait battre mes veines, fait fondre mon sang !
Oh mon beau joueur de fifre
Ta musique à nulle autre pareille
Encercle en sa ronde tous les êtres de la Création.
Mariposa, à Barsac le 1er juin 2010
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Second Chant – Chant de la Blessure
Ma peau se glace, mon ventre s’étreint
Mon cœur a froid, mon écorce geint …
Oh fils d’Adam j’ai posé dans tes paumes la féconde lumière
De tout ce qui m’est cher, de tout ce qui m’est chair
Montre-toi digne, prend garde fils de la Terre !
Tu m’écorches à vif, tu m’éventres les reins
Mon cœur a froid, mon écorce geint …
Ô prend garde fils de la Terre !
Tu m’épluches l’âme, tu poignardes mon sein
Ma peau se glace, mon ventre s’étreint …
Ô prend garde fils de la Terre !
Tu assoiffes mes rires, ma source a faim
Mon cœur a froid, mon écorce geint …
Ô prend garde fils de la Terre !
Fils d’Adam j’ai posé dans tes paumes la féconde lumière
De tout ce qui m’est cher, de tout ce qui m’est chair
Montre-toi digne, prend garde fils de la Terre !
Mariposa, à Barsac le 1er juin 2010
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Troisième Chant – Chant des Stigmates
Ici le bonheur s’élevait haut sur les notes de ta flûte
Il n’y a plus désormais que l’écho du silence vibrant sur les parois de la béance.
Peau craquelée, terre déshydratée
Peau craquelée, corps écroulé
Peau craquelée, bras dénudés
Il n’y a plus que stigmates et totems
Passé consumé, repères effacés
Passé consumé, racines avortées
Passé consumé, marche insensée
Il n’y a plus que stigmates et totems
Et mes larmes sèches
Et mon sang fossilisé
Et mon ventre vide
Il n’y a plus que stigmates et totems
Il n’y a plus désormais que l’écho du silence vibrant sur les parois de la béance
Ici le bonheur s’élevait haut sur les notes de la flûte.
Mariposa, à Barsac le 1er juin 2010