Il y a quelques jours, René Chabrière m’a envoyé un mail pour me dire qu’il avait lu mon poème « Ennui en estampe chinoise » sur le blog Encres du monde (blog de mon amie Claire-Lise Coux) et qu’il souhaitait le publier sur son propre blog Art et Tique et Pique – Mots et Gammes. J’ai évidemment accepté qu’il le fasse, avec beaucoup de plaisir. Et voici donc, c’est chose faite, vous pouvez retrouver ce poème chez René Chabrière par là !
(Ici j’ouvre une parenthèse pour dire à quel point cela me fait plaisir que mes textes voyagent ainsi de blogs en sites Internet. Je suis particulièrement touchée que ce petit poème écrit par une journée de petite déprime de très jeune adolescente rencontre ainsi le coeur des gens ! Claire-Lise Coux l’a relayé sur son blog. Mon amie Maya Mihindou l’avait également relayé sur son ancien blog. Et à présent René Chabrière. Merci, merci !)
Je me suis à mon tour promenée dans l’univers de René Chabrière et, connaissant mon affection profonde pour les arbres, vous ne vous étonnerez pas que j’aie décidé de relayer ici ce texte et ces photos qui sont l’oeuvre de René :
Racines de baobab à Boungou (Burkina Faso)
Photo de René Chabrière
Colonnes de mémoire
Bien au delà de la corde
Ce morceau d’arc de terre
Qui tend la distance
Et nos différences
J’ai perçu l’inversion du monde
Comme si la tête en bas
Mes pieds étaient collés
Sur le socle du ciel
Et j’avais à mon appui
D’immémoriales légendes
Des arbres sacrés
Dont les racines buvaient
Le ciel, et supportaient
Le monde de leurs pattes épaisses
Que le poids des siècles
Avaient plissé de mémoire
Enfouissant en profondeur
Au cœur de la sève fibreuse
Le passé douloureux d’une
Afrique à l’avenir incertain.
René Chab 09 – 01 – 2012
Vieille herbe, jeune humain – Boungou
Photo de René Chabrière
Vous pouvez retrouver ce texte et ces photos ici chez René Chabrière sur son blog Art et Tique et Pique – Mots et Gammes.
J’ai vu le commentaire de René Chab sur mon blog à propos de ton poème.
C’est bien que les poèmes circulent. J’ai écrit, dans le passé, un poème dans lequel j’émettais l’idée que les livres circulent plutôt que d’être enfermés dans nos bibliothèques. Alors tant mieux si on peut déjà disséminer nos vers…
J’aime beaucoup le site de René CHAB que j’ai déjà visité plusieurs fois.
Le poème que tu as choisi est magnifique.
Il m’est arrivé d’atterrir par hasard sur des blogs de lecteurs où j’avais cru comprendre qu’ils faisaient « voyager » des livres dans leur réseau de lecteurs (autres blogueurs ou lecteurs de leurs blogs) et partageaient ensuite leurs critiques et impressions.
A Bordeaux, il y a deux ou trois Boîtes à Lire « officielles » dispersées dans la ville, notamment sous l’impulsion de l’association 5 de Coeur. Voir ici: http://bx5decoeur.wordpress.com/2010/04/09/la-boite-a-lire-de-bordeaux-5-de-coeur-fait-des-emules/, et ici : http://assolecentre.centerblog.net/10-INSTALLATION-DE-LA-BOITE-A-LIRE. Paul Turpin du café Paul’s Place aux Chartrons en a également installé une juste à côté de la porte d’entrée de son café : http://www.findpaulsplace.com/?page_id=64. Je trouve en effet l’idée formidable. Mais je t’avoue que pour ma part, je suis trop attachée à mes livres pour les laisser ainsi partir dans une boîte. Il faudrait que j’achète un deuxième exemplaire à partager !
Je comprends ton attachement à tes livres. Un livre peut procurer bien des émotions. Mais pour ma part, en dehors de quelques ouvrages dont je ne voudrais pas me séparer, il y en a beaucoup qui vont s’endormir sur mes étagères et que j’oublie complètement.
Je reproduis ici le poème que j’ai écrit il y a environ 6 ans et qui s’appelait « Les livres voyageurs » :
Parfois, je me dis
Ces livres si bien écrits
Alignés sur les étagères
De nos belles bibliothèques
Ne devraient-ils pas prendre l’air
Retrouver la pleine lumière
Et circuler de rues en jardins
De métros en wagons de train ?
Se poser là où le hasard les mène
Etre lus, feuilletés, déchirés même
Peu importe, pourvu qu’ils soient à tous
Lus tout haut d’une voix douce
Ignorés ou glissés dans un sac
Subrepticement jetés dans une flaque
Ramassés, posés au soleil sur un banc
Ouverts par quelque mendiant
Abîmés, déformés par l’humidité
Délaissés ou emportés
Peu importe, on les découvrirait
Comme un cadeau inespéré
Ce serait des livres voyageurs
Où inscrire nos secrets et nos pleurs
Et nos secrets s’envoleraient
Loin de nous, à tout jamais.
Au hasard de nos promenades
On irait surprendre
Ces confidences brèves
Ces parcelles de rêve
Ces fragments de vie
Quelques croquis
Ces livres si bien écrits
Pourquoi les enfermer ici
Sagement alignés sur les étagères
De nos belles bibliothèques
Ne devraient-ils pas prendre l’air
Retrouver la pleine lumière
Et circuler de rues en jardins
De métros en wagons de train ?
Il est très beau ton poème Claire-Lise !
C’est une idée très poétique aussi que de faire voyager ainsi les livres, un peu comme si le livre choisissait son lecteur en quelque sorte, qu’il l’attendait quelque part. Et puis imaginer toutes les histoires qui vont dormir petit à petit entre ses pages, en plus de l’histoire qu’il donne à lire. Un livre chargé de mémoire et de vie en quelque sorte !
Ton poème est complètement dans l’esprit de l’action des associations, personnes et lieux dont je parlais dans mon commentaire précédent.