Photo de Mariposa
En Gironde, ces deux derniers jours ont été magnifiques ! Mais je sais qu’il n’en a pas été de même partout en France. Alors en attendant que l’été s’installe effectivement partout (et pour l’appeler), voici trois ouvrages poétiques pour repeindre vos journées aux couleurs du beau temps :
Choix des poèmes, textes documentaires et photographies
de Jean-Pierre JAUBERT
Editions Ophrys, 2005
Je vous avais déjà présenté cet ouvrage ici. Je l’ai à présent lu et ai beaucoup apprécié cette alternance de poèmes et de textes documentaires accompagnés de photographies sur le thème de mon insecte totem. J’ai eu le plaisir d’y retrouver des textes classiques célèbres tels que La chenille de Guillaume Apollinaire, Le papillon d’Alphonse Lamartine ou encore Les papillons de Gérard de Nerval. Plaisir aussi à découvrir d’autres textes plus confidentiels et/ou plus récents.
Un ouvrage très bien composé, richement illustré de superbes photographies. Une vraie volière !
Extraits :
Le papillon
Le papillon
est une chenille
Qui a rêvé toute sa vie
De s’envoler, d’être jolie.
Frédéric KIESEL
Nous sommes venus prendre des nouvelles des cerises
Les Editions ouvrières, 1982
***
Papillon
Il prend ses ailes
à la légère
Son ombre agite
le velours du silence
sans le froisser
Jacques CANUT
Au pays des mille mots
Milan, 1988
***
Un papillon se pose sur une fleur
Un papillon s’envole d’une fleur
Que devient le temps ?
Nadine LAMBERT
Le jeu brûle
Bacchanales N°21
Copyright Maison de la poésie Rhône-Alpes
Texte français de Roger Munier
Estampes d’Hokusai
J’avais également commencé à vous parler de cet ouvrage ici. Je n’ai rien à rajouter à la présentation que j’en avais faite. Mais j’insiste une fois de plus sur la qualité des reproductions des estampes d’Hokusai. Leur délicatesse ainsi que la qualité du papier et de l’impression font de ce livre un véritable bijou.
Sinon, même s’il est vrai qu’il s’agit d’une énième anthologie de haïkus classiques et que j’y ai retrouvé maints haïkus déjà lus dans d’autres anthologies, j’en ai tout de même découvert de nouveaux.
Quelques haïkus d’été puisque nous y sommes presque :
Un éclair au matin !
bruit de la rosée
s’égouttant dans les bambous
BUSON
***
Etait-ce une fleur une baie
ce qui tomba dans l’eau
au coeur du bois d’été ?
BUSON
***
Le mendiant
il a ciel et terre
comme habits d’été
KIKAKU
***
Devant le volubilis épanoui
nous prenons notre repas
nous qui ne sommes que des hommes
BASHO
Poèmes d’Andrée Marik
Encre et collage de Cathy Schein
Des couleurs et des mots éditions, 2012
Il y a deux ans, Andrée Marik et Cathy Schein avaient uni leurs talents pour nous livrer le très beau « Mine de Rien » dont j’avais parlé par là sur mon ancien blog. Elles ont réitéré au début de cette année et nous offre à présent « Après tout ».
On y retrouve les textes courts à couper le souffle d’André Marik. A la fois simples et justes. Des mots qui vont toucher droit au coeur de la cible pour nous parler tout simplement de la vie, des souvenirs, du temps qui passe.
Les poèmes d’Andrée Marik sont à nouveau sertis des oeuvres graphiques de Cathy Schein. Si elles se déclinaient en noir et blanc pour « Mine de Rien », elles explosent de couleurs pour « Après tout ». De plus, chaque ouvrage porte un collage original et donc unique de trois rubans colorés sur la couverture. Vous pouvez admirer les six oeuvres réalisées par Cathy Schein pour ce recueil par ici.
Extraits :
je marche
rythme automatique
mon cerveau
rapide comme l’oiseau
conquiert l’espace
remonte les courants
je marche
seule avec moi-même
rêvant ou méditant
pensées futiles
pensées profondes
je vais
couleur de paysage
accordant le silence
à ma respiration
portant comme un cadeau
le bonheur d’être
***
le vent se balance
lutine les grands blés mûrs
égratignés de coquelicots
platinés de soleil
le vent plonge
dans les chemins d’herbe
quel caprice subitement
le fait virer de bord ?
peut-être quelques senteurs
dans l’harmonie des beaux jours …
l’espace est son royaume
le vent exulte de l’été
***
aux massifs du Chapeau-Rouge
les fleurs éclatent
feu de joie dans la vigueur de mai
à deux pas c’est l’Intendance
aux vitrines flambant neuf
les mannequins nous accostent
être jeune … jeune
choisir cette mini-jupe à volants
ce tee-shirt audacieux !
et la vitre sournoisement
me renvoie mon image