Il y a quelques jours, j’ai achevé la lecture du Livre 1 de la trilogie 1Q84 d’Haruki Murakami. Sans vouloir déflorer l’ouvrage, il s’achève sur l’évocation d’un monde parallèle où deux lunes brillent dans le ciel. Moi qui suis à la fois si fascinée et si influencée par cet astre, je n’ai pu qu’être captivée par cette particularité du monde évoqué. En voici quelques extraits :
« Tengo s’était inspiré du monde de La Chrysalide de l’air dans lequel deux lunes brillaient dans le ciel. Il avait l’intention d’écrire sur ce monde une histoire beaucoup plus longue et plus complexe – et qui serait sa propre histoire. Qu’il y ait des éléments communs serait peut-être un problème plus tard. Pour l’instant, Tengo voulait à tout prix écrire l’histoire d’un monde où brillaient deux lunes. Il réfléchirait plus tard à ce qui se passerait après. »
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« Dis, tu connais, en anglais, la différence entre lunatic et insane ? lui demanda-t-elle.
– Ce sont l’un et l’autre des adjectifs qui qualifient des gens atteints de troubles mentaux. Mais je ne connais pas la différence exacte.
– Insane, c’est pour des problèmes mentaux que l’on a de naissance. Dans ce cas, il vaut mieux être traité par des spécialistes. Alors que lunatic, c’est lorsqu’on est privé de raison temporairement, sous l’effet de la lune – en latin luna. En Angleterre, au XIXème siècle, les hommes qui étaient reconnus comme lunatic étaient condamnés à des peines plus légères, s’ils avaient commis un forfait. Car on estimait que l’influence de la lune pesait davantage que leur responsabilité personnelle. Cela paraît incroyable, mais le fait était établi sur le plan juridique. Autrement dit, même la loi reconnaissait que la lune déréglait l’esprit des hommes. »
(…)
« Mais ce que je voulais te dire, c’est que, si une seule lune détraque considérablement le cerveau, avec deux lunes, tu ne crois pas que les hommes deviendront de plus en plus fous ? Sans compter que le mouvement des marées changera, que les règles des femmes seront perturbées. Je suppose qu’il y aura de plus en plus de dérèglements. »
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« Il ferma les yeux et imagina la robe à volants et la queue-de-cheval. L’étudiante vierge extrêmement sérieuse. Mais jalouse au-delà de toute logique. La lune qui éclairait le Londres de Dickens. Là où erraient des hommes insanes, des hommes lunatiques. Ils portaient des chapeaux presque identiques, et des barbes presque identiques. Comment les distinguer ? Alors qu’il avait les yeux fermés, Tengo devint de moins en moins sûr du monde auquel il appartenait dans le monde présent. »
Fantastique satellite dont j’apprécie beaucoup les principales phases et ses nombreux aspects visibles et invisibles, une vraie magie!
Merci aussi pour la belle musique si bien choisie de Téléphone…
Merci à toi Tonton. La lune m’accompagne et m’influence depuis très longtemps. Je n’ai pas fini de parler d’elle !