Ce n’est pas moi qui clame, c’est la terre qui tonne
Gare à toi, gare car le diable est devenu dément.
Fuis au fond des sources pures et profondes,
Plie-toi dans la plaque de verre,
Dérobe-toi dans la lumière des diamants,
Sous les pierres, parmi les insectes rampants,
Ô cache-toi dans le pain frais,
Mon pauvre, pauvre ami !
Infiltre-toi dans la terre avec les pluies nouvelles,
C’est en vain que tu plonges ton visage en toi-même,
Tu ne pourras jamais le laver que dans l’Autre.
Sois la lame de la petite herbe,
Et tu seras plus grand que l’axe de l’univers.
Ô machines, oiseaux, feuillages et étoiles !
Notre mère stérile réclame un enfant.
Mon ami, mon amour d’ami
Que cela soit terrible ou sublime
Ce n’est pas moi qui clame, c’est la terre qui tonne.
Attila Jozsef