Papillons de mots

Les pluies nouvelles

Ce n’est pas moi qui clame, c’est la terre qui tonne
Gare à toi, gare car le diable est devenu dément.
Fuis au fond des sources pures et profondes,
Plie-toi dans la plaque de verre,
Dérobe-toi dans la lumière des diamants,
Sous les pierres, parmi les insectes rampants,
Ô cache-toi dans le pain frais,
Mon pauvre, pauvre ami !
Infiltre-toi dans la terre avec les pluies nouvelles,
C’est en vain que tu plonges ton visage en toi-même,
Tu ne pourras jamais le laver que dans l’Autre.
Sois la lame de la petite herbe,
Et tu seras plus grand que l’axe de l’univers.
Ô machines, oiseaux, feuillages et étoiles !
Notre mère stérile réclame un enfant.
Mon ami, mon amour d’ami
Que cela soit terrible ou sublime
Ce n’est pas moi qui clame, c’est la terre qui tonne.

Attila Jozsef


Noir désir – Ce n’est pas moi qui clame – par Dagoba54

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