Awada kpê kpê
A la renaissance du soleil, j’ai séché mes ailes
A l’étincellement des fleurs en clochettes, j’ai lissé mes couleurs
A la douceur des journées ambrées, j’ai déroulé ma trompe
Et je m’élance, ailes étalées, avide
Et je virevolte, écailles diaprées, ivre
De corolles en calices
De nectars en délices
A la dorure du ciel, j’ai étrenné les saveurs
Au miroir des pétales, j’ai abusé des liqueurs
A la flaque de lune sur l’horizon, j’ai dégusté les parfums
Aux étoiles semées dans la chaleur, j’ai caressé la nuit de satin
Pattes engourdies alourdies
Gainées de grains de pollen
Je tousse j’éternue cramoisi
Pour un papillon quelle calamité d’être allergique au pollen !
Mariposa, train Bordeaux-Barsac, le 30 juin 2010 à 19h20
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Awada kpê kpê : « papillon » en langue fon du Bénin
Et oui, moi l’amoureuse de la nature, du jardin et des fleurs, moi qui porte le papillon en totem, je suis allergique au pollen ! Et je combats le mal par le mal en allant jardiner et butiner des heures et des heures dès que le printemps fait vibrer la terre ! En ce moment, comme à la même période chaque année, je suis bien atteinte et envahie par le rhume des foins, mais je ne me laisserai pas abattre ! Je republie donc ici ce poème facétieux écrit une année de pollen particulièrement virulent pour prendre les choses avec humour !