« Il reste un peu de ciel entre les branches pures »
Marie Laugery
Ed. Le Solitaire
Il y a déjà un bon petit moment que j’ai envie de vous parler de ce délicieux ouvrage que j’ai déjà parcouru des dizaines de fois depuis que je l’ai sur mes étagères, à savoir depuis mars ! Oui, oui. Mais la Poésie est éternelle et a tout son temps, n’est-ce pas ?
J’aime beaucoup l’écriture délicate, ciselée et lumineuse de Marie Laugery. Je vous ai déjà parlé d’elle ici et là. Mais je crois que ce dernier recueil est mon préféré !
On y retrouve l’amour de la Nature et de la Terre, mais empreint de sensualité subtile. On y retrouve la contemplation qui fait naître des poèmes-méditations, des réflexions sur la vie et la mort, parfois proches de la prière, qui ne sont pas sans rappeler/évoquer certains textes de Christian Bobin. On y découvre aussi une écriture qui tend vers une sobriété de plus en plus affirmée, notamment à travers une suite de tercets très très voisins du haïku.
Bref, j’ai adoré ce recueil. Trêve de bavardages, quelques extraits valent mieux qu’un long discours !
Je suis écrite au crayon à papier
sur une feuille blanche
volante
issue d’un arbre
tombé
Jour après jour
avec application
la gomme du temps
m’effacera.
***
Plissé d’un paysage aride
Au dernier jour
l’être froissé
après usage.
***
Qu’à chaque blessure de l’âme
sortent de terre
un arbre
une fleur
un brin d’herbe
pour faire contrepoids
éviter que le monde chavire
***
Lettres humides accrochées au matin
« Attention , lumière fraîche ! »
***
Un homme debout
dans la lueur de l’aube –
Deux soleils se lèvent
***
Deux paires d’ailes suffisent
pour transporter le ciel et sa lumière –
Libellule !
***
Présentation de l’ouvrage par Rome Deguergue pour la revue Traversées