Version courte :
Feuilles de poésie
Tachées de café
La vie
Version longue :
Feuilles mortes
Suppliciées de temps
Caressées de vent
Traversées d’or-ambre
Foulée de piétinements
Bruissées de rires d’automne
Mort
Passage
Feuilles de poésie
Saturées de mots
Criblées de fulgurances
Truffées de pensées-signes
Maculées d’encre
Tachées de café
Vie
Mariposa, Bordeaux, 14 novembre 2013, 13h15
Je ne te surprendrai pas en disant que ma préférence va au haïku, Patricia! Il y a tant de choses dans ce tercet…
Je suis ravie et flattée que tu qualifies mon tercet de haïku. Et je suis ravie qu’il te plaise.
Pour la petite histoire, le jour où j’ai écrit ces deux versions, j’avais passé la matinée à travailler sur un futur spectacle de poésie avec une amie.
J’avais imprimé plusieurs poèmes sur lesquels nous devions travailler. Et en discutant avec elle, j’ai renversé du café sur les feuilles !
Lorsque j’ai fait une petite pause à midi avant de retrouver une autre amie pour un autre projet, j’ai repassé ma matinée dans mon esprit et le tercet s’est imposé ! Puis du tercet est née la version longue.
Voilà, voilà. Les petites histoires toujours mystérieuses et inattendues de ce qu’on appelle « inspiration » poétique !
Oui, je suis d’accord, tellement de choses en si peu de mots, merci à cet instant de maladresse, acte manqué réussi… la sentence: » la vie » alors qu’il n’est question que de café répandu est si juste, oui la vie c’est celà aussi, battement d’ailes d’un papillon qui devient… force des mots…
Merci François. C’était un moment si anodin au départ d’avoir renversé du café sur mes feuilles de poésie. Mais ça s’est imposé à moi dans les taches brunes : la vie c’est ça, une suite de petits accidents. Et puis ces taches de café conféraient comme un sang brun aux mots …