Papillons de mots

Mamiwata

mami-wata

« Yo soy el paso de Shango y el paso de Obbatala, la hija de Yemaya »

Cette note de blog est l’exemple même du fait qu’en travaillant sur un projet, on peut finir par entamer un nouveau projet. Les projets et les rencontres se nourrissent les uns les autres, les uns des autres …

Vous le savez, je prépare actuellement un projet aquarelles-pantouns avec Guy Papin, inspiré du village lacustre béninois de Ganvié. Pour diverses raisons que vous découvrirez au moment de la publication de ce projet, nous avons décidé d’intituler ce projet « Mamiwata ».

Mamiwata est une déité aquatique du panthéon vaudou africain, représentée sous les traits d’une sirène et souvent accompagnée d’un serpent. Le souvenir que j’en avais gardé était qu’il s’agissait d’une divinité protectrice, qui portait chance, apportait bonheur et fortune. Ca c’était pour les souvenirs d’enfance.

J’ai appris depuis que dans le Vaudou, les déités sont toutes associées à un élément et que, comme cet élément, elles sont « biface » : bienfaitrices d’un côté, destructrices de l’autre. Dans le cas de Mamiwata, l’eau est la source de toute vie mais elle peut aussi entraîner inondations, noyades, naufrages …

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Avant de baptiser notre future oeuvre du nom de Mamiwata, j’ai fait des recherches supplémentaires à son sujet. Il y a beaucoup de choses que je savais ou soupçonnais déjà. Mais j’en ai aussi découvert beaucoup d’autres !

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Je savais qu’elle était originaire du Golfe de Guinée, mais je ne savais pas qu’elle avait des adeptes, encore aujourd’hui, dans toute l’Afrique de l’Ouest, certains pays d’Afrique centrale et on parle même d’elle  au Cap-Vert, sous le nom de Maria Condom ! Une véritable déesse panafricaine.

Sans compter qu’elle a accompagné les esclaves et qu’elle est devenue Yémanja/Iémanja/Yemaya/Yemoya dans la santeria, le candomble ou le Vaudou haïtien.

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Je ne savais pas qu’elle était à la fois protectrice de la famille, des femmes enceintes, de la maternité et de l’accouchement ET protectrice des prostituées ! Quel grand écart !

Je ne savais pas qu’elle incarnait en quelque sorte la rencontre de deux mondes (Afrique et Occident) au moment de la traite négrière et de l’esclavage ! Je ne savais pas qu’elle symbolisait les influences de ces deux mondes l’un sur l’autre !

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J’ai toujours cru que son nom, Mamiwata, était une déformation de l’anglais « Mother Water ». Alors qu’en fait il dérive de l’expression  « Amui ata » en langue éwé, qui signifie « je ferme les jambes ».

J’avais appris, au cours d’un voyage en Guadeloupe, que là-bas on l’appelait Manman dlo, à savoir « Maman de l’eau ».

Je m’en doutais, mais j’en ai désormais confirmation, le Vaudou associe Mamiwata à la Vierge Marie (les divinités vaudou ont des équivalents chrétiens) (Moi, elle me fait davantage penser à Eve avec le serpent du savoir et de la connaissance). On la rapproche également de la déesse égyptienne Isis et de la déesse hindoue Durga.

Quand j’étais petite, rien que l’évocation de Mamiwata, la vision d’une sirène dont la queue de poisson battait l’océan, me faisait suffoquer de terreur. Désormais, les sirènes me fascinent. J’entretiens avec elles un rapport semblable à celui que j’entretiens avec leur principal élément, l’eau. J’adore l’eau. Et en même temps, elle me terrifie !

Mamiwata me fait aussi penser à la Llorona

Et je viens d’apprendre tellement de choses sur Mamiwata, sur ses différentes facettes et sur tout ce qu’elle peut symboliser que je ne peux pas la laisser repartir comme ça. Je vais lui consacrer un recueil ! Un ouvrage de plus mis en route. Quand paraîtra-t-il ? Je n’en ai aucune idée. Mais il commence à s’écrire dès aujourd’hui !

Si vous voulez faire connaissance avec Mamiwata, voici quelques articles assez intéressants sur Internet :

Mami wata, croyances et divinités
Mamiwata, mère des eaux
Fiche livre Africultures : Mami wata la sirène et les peintres de Kinshasa

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Notre projet de tandems aquarelles-pantouns s’intitulera bien « Mamiwata ». Nous avons décidé de retenir, sous l’aura de ce titre, la mère des eaux, la mer de toute vie, protectrice des pêcheurs, des familles, des femmes enceintes et des enfants.

Et j’ouvre un carnet d’écriture « Mami Wata ». Un projet en appelle un autre !

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