Papillons de mots

Rosa, Rosae, Rosa M !

rosa mugingaRosa Muginga

« Il y a bien des raisons de soutenir la théorie selon laquelle ce sont les vêtements qui nous portent et non l’inverse. Nous pouvons leur faire prendre la forme d’un bras ou d’un sein, mais ils forment notre coeur, notre intelligence et notre vocabulaire, à leur guise. »
Virginia Woolf, Orlando, 1928

En ce moment, je lis, j’entends et je vois beaucoup de choses dites et écrites autour de l’apparence et des vêtements des femmes, du temps qu’elles y consacrent ou devraient y consacrer, de la longueur correcte de leur jupe, etc. Pour ma part, je l’assume : j’adoooooooooore les vêtements, j’adoooooooooooore m’habiller et me coiffer et j’adoooooooooooore y passer du temps. Je n’ai pas pour autant l’impression en y consacrant ce temps d’être emprisonnée dans une « burqa de chair » et de répondre aux injonctions de la société. Je n’aime ni les uniformes ni les dress codes dans les entreprises. Je suis pour que chacune et chacun puisse s’habiller et adopter le look qu’il entend.
Si je passe du temps à préparer la veille ce que je vais porter le lendemain et à réfléchir à ma coiffure, à mes chaussures, à mes bijoux, c’est parce que c’est pour moi un prolongement de mon expression artistique, c’est un tableau que je peins chaque jour et c’est une nouvelle personnalité que j’habite chaque matin. Pour être chaque jour ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre

Cette longue introduction faite, je peux à présent vous parler de mon amie Rosa Muginga, créatrice de la marque Rosa M à qui je confie désormais tous mes coupons de wax, batik, bazin, indigo et autre lessi pour qu’elle me crée ou m’adapte des vêtements pour la scène ou la ville !

Extrait de la dernière collection
Photos : Ron Vargas

Rosa décrit sa mode comme ethnique, sans frontière et sans limite. Voici ce qu’elle en dit : « Je souhaite développer l’union entre deux cultures ou entre deux continents différents. Pour ce faire, j’utilise des broderies et des tissus aux fortes résonances africaines tels que le wax, tout en préservant les formes et les traditions vestimentaires sur lesquelles je m’appuie pour la création d’une ligne de vêtements qui incarne un genre nouveau. »

Pour moi, Rosa fait du métissage textile et c’est peut-être bien pour ça que nous nous entendons si bien elle et moi et c’est peut-être bien pour ça que je me sens si bien dans ses créations !

« On doit être une  œuvre d’art, ou porter une œuvre d’art. »
Oscar Wilde
Phrases et Philosophies à l’usage des jeunes 1894

C’est exactement ça, quand je porte du Rosa M, je porte une oeuvre d’art et je me sens moi-même oeuvre d’art. Ses vêtements me portent et m’aident à me glisser dans ma peau d’artiste lorsque je monte sur scène.

Trêve de paroles, place aux photos ! J’entrouvre pour vous les portes de mon dressing pour vous montrer les jolies pièces que Rosa a créées pour moi depuis plus d’un an et demi désormais. De la création pure et personnalisée juste pour moi à l’adaptation de modèles précédemment créés, des vêtements uniques et sur mesure :

– Créations spéciales côté scène :


Cet ensemble est la toute première création de Rosa pour moi, celle de notre rencontre et du début d’une belle collaboration et amitié. L’ensemble bustier et jupe fait très « diva » et est parfait pour la scène. Mais une fois l’ensemble dissocié, le bustier comme la jupe peuvent aussi être portés de façon plus décontractée.

Et voici maintenant les deux dernières qui ont rejoint ma penderie :

– Une jupe magistrale inspirée d’une robe d’un des personnages de la série An African City

Photos : Ron Vargas

– Une robe vaporeuse

Photo : Claude Castélan

Photo : Ron Vargas

– Création spéciale côté ville :

Une jupe nouée créée avec deux tissus indigo artisanaux

– Adaptation de modèles côté scène :

* La création de Rosa :

* L’adaptation pour moi :

Photo : Marie-Hélène Filleau

Celle-ci peut d’ailleurs très bien être portée en-dehors d’une scène !

* La création de Rosa :

* L’adaptation pour moi :


– Adaptation de modèles côté ville ou ville/scène :

* La création de Rosa


* L’adaptation pour moi


* Le modèle de Rosa


* L’adaptation pour moi

Voilà. Si ce (tout) petit aperçu vous a plu, je ne peux que vous recommander de prendre immédiatement contact avec Rosa :

Pourquoi je vous parle de Rosa aujourd’hui ? Parce qu’elle dispose désormais d’un showroom, joli petit boudoir, où elle pourra vous recevoir, où vous pourrez admirer ses dernières créations et où vous pourrez commander les vêtements dont vous rêvez !

Si je vous en parle, c’est aussi parce que Rosa inaugure ce showroom samedi prochain, le 9 mai, à partir de 20h, au cours d’une soirée où son défilé sera accompagné de prestations artistiques auxquelles Rosa m’a invitée à me joindre. Au programme : mode, musique et poésie. Pour cette soirée, je vais pour la première fois créer une collection de robes-poèmes ! Rendez-vous donc à :

L’Overground
24 Rue du 14 juillet
33400 Talence
Tram B Arrêt Saint Genès

Et je vous laisse avec ce joli moment de poésie textile :

« La robe, je l’aimais déjà quand elle n’était pas encore à l’état de robe, pendant les séances d’essayage chez la couturière. L’habit provisoire alors ne faisait que m’effleurer, rien n’était encore cousu, un trou noir béait le long des côtes en lieu et place de la fermeture éclair qui n’était pas encore posée, les ourlets n’étaient pas finis, seulement piqués de grossiers points au fil blanc, la couturière disait Faufilé. (…)
Aujourd’hui, ce n’est plus une séance d’essayage. C’est ma robe pour de vrai et c’est mon corps pour de bon qui est à l’intérieur. Mon corps qui remplit la robe, moi qui n’ai jusqu’alors rempli que bien peu de choses avec mon corps maigre de chat de gouttière. (…)
La robe me fait comme si je n’avais jamais existé avant elle. C’est la première fois que c’est vraiment moi. Moi et personne d’autre qui remplis la robe, la ressens et la juge. Moi et personne d’autre. »
Fabienne Jacob, Mon âge, Ed. Gallimard, 2014

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