Sory Kandia Kouyaté, la voix d’or du Manding
Le week-end dernier (22 & 23 mai) a eu lieu la 25ème édition des Rencontres Africaines de Pessac, magnifique fête qui transforme chaque année la Place de la Vème République en marché africain, et qui propose diverses animations pour la promotion des cultures africaines (cinéma, conférences, spectacles, contes, rencontres, concerts …)
J’ai assisté à la soirée d’ouverture du cinéma Jean Eustache où était projeté le film « La trace de Kandia ». Réalisé par Laurent Chevallier, ce documentaire musical accompagne Kaabi Kouyaté sur les traces de son père, Sory Kandia Kouyaté, en Guinée. Kandia, griot surnommé « la voix d’or du Manding », fut la voix de la révolution, de l’indépendance de son pays, au service de la promotion de Sékou Touré. Mais il fut d’abord et avant tout, un formidable ambassadeur de la culture griotique et mandingue.
J’ai été époustouflée par sa voix formidable, c’était un ténor ! Pas étonnant qu’il ait été le premier africain à recevoir le Grand Prix de l’Académie Charles Cros en 1970 ! Voyez, ou plutôt écoutez par vous-mêmes :
Le film a été projeté en présence du réalisateur, Laurent Chevallier, et de Kaabi Kouyaté qui nous a fait un très beau cadeau après la projection. Il a chanté en s’accompagnant du n’goni que son père lui a laissé en héritage. Voici ma modeste vidéo tournée ce soir-là, pendant ce joli moment suspendu. Et vous entendrez que là où il est, Kandia n’a pas à rougir de la voix qu’il a léguée à son fils :
Aller voir ce film a été l’occasion pour moi de découvrir également la richesse des instruments de musiques traditionnels du Manding. J’en connaissais quelques-uns, mais j’en ai découvert d’autres, comme le violon peul (appelé aussi riti ou nianiorou), qui a un son d’une incroyable finesse :
L’association Guinée Solidarité Bordeaux a d’ailleurs un projet de Maison d’artistes et de Maison des musiques mandingues qui a pour objectif de sauvegarder ces instruments de musique traditionnelle et de permettre aux musiciens actuels de transmettre cet héritage aux nouvelles générations. C’est un très beau projet à soutenir.
Petite anecdote : dans le film, Kaabi indique avoir fait partie du groupe Kotéba. J’étais une grande fan de ce groupe et de ses « go » quand j’étais au collège et au lycée à Cotonou. J’étais allée les voir en concert au Centre Culturel Français lorsqu’ils y étaient passés dans les années 90. Je l’ai dit à Kaabi après la projection. Il faisait partie du groupe à ce moment-là et il était donc à Cotonou et je l’ai applaudi et j’ai dansé avec lui ce soir-là ! La vie n’est que rencontres ! Pour ceux qui ne connaissant pas le Kotéba, voici mon clip fétiche des « go » (j’étais et je suis toujours une fan absolue de la coiffure d’Awa Sangho !!!) :
Et puisqu’on est dans le thème des griots – cher à mon coeur – voici des liens pour en apprendre davantage sur la riche histoire de l’empire du Manding et de son roi emblématique, Soundiata Keita !