La semaine dernière, j’ai vu deux films qui m’ont particulièrement touchée, remuée … J’ai eu envie de les partager, en ressentis, avec vous :
« Je suis parti parce que la vie m’étouffait comme le col d’une chemise trop serré. Je voulais vivre de la lenteur, de la simplicité et de l’émerveillement. Ne garder que l’essentiel. Mais on ne peut pas garder l’essentiel, on le découvre. »
J’avais été fascinée par le documentaire « 6 mois de cabane au Baïkal » puis subjuguée par l’ouvrage Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson. J’en avais parlé ici.
Au début de la semaine dernière, j’ai été époustouflée par l’adaptation cinématographique de Safy Nebbou qui, tout en s’éloignant du livre, lui est très proche dans l’intention. Magnifiques paysages, émotions à fleur de peau, le tout porté par le regard charismatique de Raphaël Personnaz et la musique sublimissime d’Ibrahim Maalouf.
Un grand moment, un moment fort. Vous auriez vraiment tort de vous en priver !
Quelle belle et singulière expérience que ce film sans paroles !
C’est étonnant tout ce que peut « dire » une œuvre sans mots, et qui est d’ailleurs du domaine de l’indicible …
Film sans paroles, mais rien à voir cependant avec les œuvres de Chaplin ou « The Artist ».
Dépouillement, nature, paysages grandioses, survie physique et psychologique, sublime fable contemplative. Et pourtant, même s’il y a naufrage et île déserte, rien à voir avec Robinson …
Lorsqu’on pense avoir tout perdu, plutôt que de s’épuiser à essayer de retrouver ce qui est perdu, ne vaut-il pas mieux profiter de cette « opportunité » offerte par la vie pour inventer quelque chose de nouveau ?
Ceux qui nous semblent être nos pires ennemis ne sont-ils pas finalement ceux qui nous poussent à nous dépasser et à nous révéler à nous-mêmes ?
Notre naufragé a-t-il réellement vécu toute cette histoire ou l’a-t-il rêvée ?
Nous-mêmes, nos vies sont-elles vraiment réelles ou les rêvons-nous ?
Cette tortue rouge, au final, ne serait-elle pas tout simplement notre cœur profond, la moelle intime de ce qui nous anime et nous rend vivant ? Ne rêvons-nous pas tous nos vies aux pulsations de notre propre tortue rouge ?
Superbe.
Toutes ces émotions ont accouché d’un pantoun :
Sous la surface gelée du Baïkal
une tortue rouge attend son heure.
Sur l’embryon de mon idéal
des pulsations bientôt affleurent.
Patricia Houéfa Grange
Juillet 2016
Tous droits réservés
Et je vous laisse avec le clip du morceau Baïkal d’Ibrahim Maalouf (frissons garantis) :
La surface gelée craquelle,
La tortue rouge va jaillir.
Les pulsations se font nouvelles,
L’idéal va se définir.
😉
Ravie de retrouver tes pantouns-échos, tes pantouns-rebonds cher Gatien !
Merci beaucoup !
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