Une traduction dans Jentayu 5 !

Le 1 février 2017

Couv Jentayu 5

Quelle belle couverture bien épicée pour cette nouvelle édition de la revue Jentayu ! Rien d’étonnant à cela puisque le thème de ce cinquième opus est « Woks et Marmites » ! Vous connaissez ma gourmandise ? Vous vous doutez donc que j’attendais avec impatience la publication de ce numéro ! D’autant plus que, cherry on top, cerise sur le gâteau, j’ai le plaisir d’y avoir à nouveau apporté ma contribution en tant que traductrice !

Source de l’image

En effet, vous pourrez y découvrir « Le cinq à sept », ma traduction française du poème de spoken word « The afternoon affair » de la jeune poète et slameuse malaisienne Melizarani T. Selva. Ce texte est le tout premier texte de spoken word créé par l’auteur. Il est extrait de son recueil Taboo, dont je vous propose une note de lecture sur le site de la revue Jentayu.

Mille mercis à Jérôme Bouchaud d’avoir accepté, pour ce « Woks et Marmites » ma traduction de ce texte aussi délicieux que drôle, qui m’a donné bien du fil à retordre, mais également énormément de plaisir en traduction ! Un grand merci à Melizarani T. Selva pour sa confiance. Je suis heureuse de pouvoir partager le coup de coeur que j’ai eu pour sa puissante et talentueuse voix avec des lecteurs francophones. Un seul mot pour décrire ma participation à ce numéro : RÉGAL !

Ce cinquième Jentayu présente un menu tout aussi alléchant que déroutant. De quoi éveiller la curiosité et donner envie de goûter !
Mais avant de vous y plonger, je vous propose de découvrir le bel édito « La cuisine est langage ».
Et voici une présentation récapitulative des textes, auteurs et traducteurs qui y sont publiés (j’ai repris les textes de présentation de la revue Jentayu sur sa page Facebook) :

O Thiam Chin

Photo © Allan Siew – Epigram Books.

L’écrivain singapourien O Thiam Chin est l’auteur de cinq recueils de nouvelles, dont « Love, Or Something Like Love » (2013), sélectionné pour le Prix de littérature anglophone de Singapour en 2014. Thiam Chin est également lauréat, pour sa première édition en 2015, du Prix Epigram Books de la meilleure œuvre de fiction pour son roman « Now that it’s over ». En 2010, il a participé au programme international d’écriture organisé par l’Université de l’Iowa, aux États-Unis, et a déjà vu trois de ses nouvelles retenues pour le Prix international Frank O’Connor de la nouvelle. Dans « Woks et Marmites », vous découvrirez sa saisissante micro-nouvelle « Le mérou », traduite par Brigitte Bresson.

Leung Ping-kwan

Le Hongkongais Leung Ping-kwan (梁秉鈞), aussi connu sous son nom de plume Yesi (也斯). Né en 1949 et décédé en 2013, il aura été une figure majeure de la scène littéraire et culturelle hongkongaise. Il a longtemps enseigné la littérature dans différentes universités de Hong Kong, et durant toute sa vie, il n’a eu de cesse de célébrer avec talent et originalité la diversité culturelle de sa ville natale. Plusieurs de ses poèmes et nouvelles ont été traduits en français, comme « Iles et Continents » (2001), « De ci de là des choses » (2006) et « En ces jours instables » (2012). Jentayu vous propose trois poèmes traduits par Gwennaël Gaffric : « La moule et l’identité culturelle », « Alcool fraîchement distillé » et « Discours sur le porc ».

Ida Ahdiah

Ida Ahdiah est une journaliste indonésienne originaire de Cirebon, sur l’île de Java. Reconvertie écrivain, ses nouvelles ont été publiées dans de nombreux journaux et magazines d’Indonésie. Elle est l’auteur de « Wartawan Cilik » (1995), un roman pour la jeunesse, et de « Teman Empat Musim » (2010), un recueil de nouvelles sélectionné pour le Khatulistiwa Literary Award. Elle a vécu à Montréal de 2001 à 2008 et écrit régulièrement des chroniques sur la famille et l’éducation. Dans les pages de Jentayu, vous découvrirez sa nouvelle « Tuning et le tempeh », dans une traduction de Laura Lampach.

Le Chinois Feng Jicai (冯骥才). Né en 1942 dans une vieille famille de lettrés établis à Tianjin, Feng Jicai a passé là toute son existence et s’est attaché à en préserver le patrimoine culturel. C’est véritablement « l’écrivain de Tianjin », bien qu’il ait aujourd’hui une stature nationale, célèbre pour son engagement en faveur de la défense de la culture traditionnelle chinoise autant que par ses nombreuses œuvres. Plusieurs de ses recueils de nouvelles ont paru en français, dont « Le petit lettré de Tianjin et autres histoires » (Bleu de Chine, 2002) et « Sentiments » (Librairie & Edition You Feng, 2009). Les pages de Jentayu vous propose l’une de ses nouvelles les plus mémorables : « La mère pocharde », traduite par Brigitte Duzan.

Né au Maharashtra au sein d’une famille pauvre de Dalits, l’Indien Shahu Patole (शाहू पाटोळे) se lance, grâce au soutien de ses parents, dans une carrière de journaliste et travaille pour des journaux marathis. Un temps fonctionnaire pour la Société de chemin de fer indienne, il est aujourd’hui cadre au Ministère de l’information et de la radiodiffusion. En 2012, il publie ses « Mémoires d’un voyage à bicyclette du Cachemire à Kanyakumari ». En 2015, son livre « Anna Hé Apoorna Brahma » – littéralement « Une nourriture sans dieux » – met en lumière les traditions alimentaires et culinaires des Dalits du Marathwada. Jentayu 5 vous en propose des extraits traduits du marathi grâce à Vasumathi Badrinathan.

La Chinoise Zhang Yueran (张悦然). Originaire de Jinan, dans la province du Shandong, Yueran est diplômée d’un doctorat de littérature chinoise classique et a publié plusieurs recueils de nouvelles à succès, dont « Le tournesol disparu en 1890 » (2003) et « Dix amours » (2004). Elle a aussi écrit des romans comme « Lointaine cerise » (2004) ou « L’oiseau de promesse » (2006). Lauréate de nombreux prix, dont le Spring Literature Prize en 2006, elle est aujourd’hui considérée comme l’un des jeunes auteurs les plus influents de Chine. Jentayu 5 vous propose l’une des cinq parties qui composent sa nouvelle « Sale Pluie », traduite par Catherine Charmant et Xinnan Deng.

L’Australo-Malaisien Omar Musa est rappeur, poète et romancier originaire de Queanbeyan, en Nouvelle-Galles du Sud, et aux racines familiales fermement ancrées au Sabah, dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo. Il a remporté les Australian Poetry Slam et Indian Ocean Poetry Slam et a sorti trois albums de hip-hop. Il a également publié deux recueils de poèmes, dont « Parang » (2013). Son premier roman « Here Come The Dogs » (Penguin, 2014) a été salué par la critique, et il travaille désormais à l’écriture d’une pièce de théâtre. Dans les pages de Jentayu 5, vous découvrirez son essai jubilatoire sur « Le Roi des fruits », traduit par Brigitte Bresson.

L’Indienne Mrinal Pande (मृणाल पाण्डे). Celle-ci a débuté sa carrière littéraire comme romancière et nouvelliste en hindi avant de se tourner vers l’anglais et le journalisme. Longtemps rédactrice en chef pour le quotidien « Hindustan » à Delhi, elle a aussi dirigé le magazine féminin « Vama » et l’hebdomadaire »Saptahik Hindustan ». Très engagée dans la défense des femmes victimes d’injustices diverses et actrice importante du militantisme féminin, elle est la fondatrice de l’association Indian Women’s Press Corps qu’elle préside. Parmi ses œuvres, le roman-reportage « Devi, Tales of the Goddess in our time » (2000), dont la traductrice et spécialiste de l’Inde Annie Montaut propose des extraits en traduction dans Jentayu 5.

Le Taïwanais Kan Yao-ming (甘耀明). Auteur majeur de la scène littéraire contemporaine à Taïwan, il possède un style d’écriture distinctif qui mêle les genres de la farce et du conte, tout en étant très ancré dans les légendes populaires taïwanaises et les récits historiques locaux. Son roman le plus connu, « Sha Gui », a remporté le prix China Times Open Book Award ainsi que le Taipei Book Fair Award en 2010. Son dernier roman, « La jeune fille pangcah », dans lequel il décrit les conditions de vie des communautés aborigènes pangcah (amis) dans les montagnes taïwanaises, a remporté le Taiwan Literary Award en 2015. Jentayu 5 vous propose sa nouvelle intitulée « La prodigieuse histoire du bol de riz au lard », dans une traduction de Coraline Jortay.

Le Thaïlandais Romana Rocha (รมณา โรชา). Romana Rocha est en fait le nom de plume de l’écrivain Niwat Bunyanurak. Né en 1964 à Nakhon Si Thammarat dans le sud du pays, cet ancien instituteur est l’auteur de plusieurs collections de poèmes – dont l’un, « La flore du jardin » (Nanmeebooks Fan), fut finaliste du SEA Write Award en 2000 – mais aussi de deux recueils de nouvelles et d’un roman pour enfants. Il vit paisiblement à la campagne et continue de transmettre aux plus jeunes sa passion pour la littérature. Dans les pages de Jentayu, vous découvrirez son poème empreint de nostalgie intitulé « Les trois tantes » traduit par Marcel Barang.

Photo © Greg Baker.

La journaliste singapourienne Audra Ang est l’auteur de l’essai remarqué « To the People, Food is Heaven – Stories of Food and Life in a Changing China » (2012). Elle a longtemps travaillé à New York, puis à Pékin comme éditrice et correspondante pour l’agence Associated Press. Elle a été reçue comme Nieman Fellow par l’Université de Harvard et comme professeur invité par le Centre d’études chinoises de l’Université de Californie, à Berkeley. Elle réside aujourd’hui en Caroline du nord et continue de manger démesurément à chaque repas … Les pages de Jentayu vous proposent un extrait de son livre, extrait dédié … à la cuisine bio en Chine, dans une traduction de Jérôme Bouchaud.

Photo © Li Li.

L’écrivain Cao Kou (曹寇), reconnu comme l’un des meilleurs auteurs chinois contemporains. Originaire de Nankin, il appartient à la génération des écrivains nés dans les années 1970, dite « génération intermédiaire ». Dans ses recueils, dont les deux plus connus sont « Un arbre sur le toit » (2011) et « De plus en plus » (2012), il compose des récits d’existences dont la caractéristique essentielle est l’ennui, ennui existentiel devenu, au fil du temps, le ressort et le moteur de ses nouvelles. Il est aussi l’auteur d’un roman : « Chronologie de dix-sept années » (2012). L’année dernière, il a publié deux recueils de textes très brefs, dont des « xiao xiaoshuo », genre parfaitement adapté à son style incisif et sa verve satirique. Les pages de Jentayu 5 vous proposent sa nouvelle « Peng Fei et Wang Aishu », dans une traduction de Brigitte Duzan.

La Singapourienne Huiying Ore est une photographe documentariste de talent. Ses travaux ont été publiés et repris, entre autres, par Le Monde, Courrier international, Ojo de Pez, The British Journal of Photography et Bloomberg. En 2010, elle part au Royaume-Uni pour finaliser sa maîtrise en photojournalisme et photographie documentaire au London College of Communication. Après trois ans à Londres, elle revient à Singapour et consacre son travail photographique à l’étude de l’évolution des sociétés du Sud-est asiatique dans un contexte globalisé. Dans les pages de Jentayu 5, vous découvrirez son touchant essai « Nous, les fermiers » sur l’un des derniers bastions ruraux de Singapour.

Le Thaïlandais V. Vajiramedhi (ว.วชิรเมธี). C’est sous ce nom de plume qu’est connu ce prédicateur bouddhiste célèbre en Thaïlande et qui prône la méditation entre autres techniques de gestion spirituelle. Originaire de la province de Chiang Rai dans le nord du pays, il enseigne le bouddhisme dans deux universités de Bangkok au niveau de la maîtrise, et multiplie les chroniques et les apparitions télévisées, notamment sur sa propre chaîne YouTube. Il commet aussi des poèmes et a publié de nombreux recueils alliant poésie et développement personnel, dont « Un coeur millionnaire » et « La route vers le succès ». Jentayu 5 vous propose son poème « L’univers dans une tasse de thé », traduit par Marcel Barang.

Melizarani T. Selva nous vient de Malaisie. Elle est poète de spoken word, éducatrice et journaliste. Elle est l’auteur du recueil de poèmes « Taboo » (2015) et la première Malaisienne à avoir été invitée à participer au plus grand événement TEDx d’Asie, à Mumbai. Elle a déclamé ses poèmes sur diverses scènes, et notamment à Singapour, au festival littéraire d’Ubud en Indonésie et au festival de poésie Cri de Femme à New Delhi. À Kuala Lumpur, elle anime des ateliers de poésie, organise des rencontres poétiques et des slams, notamment le bilingue Slamokrasi. Ce numéro de Jentayu vous invite à découvrir un poème qui va vous faire fondre : « Le cinq à sept » dans une traduction de Patricia Houéfa Grange.

L’écrivain ouzbek Hamid Ismailov (Хамид Исмайлов) est connu des lecteurs francophones. Auteur au succès international aujourd’hui, Hamid est né au sud du Kirghizistan – à l’époque territoire soviétique – et a fait ses études de journalisme à Tachkent. Poursuivi pour son activisme politique, il se réfugie en Europe dans les années 90. Il travaille depuis à Londres comme rédacteur du service ouzbek de la BBC News, mais n’est pas autorisé à se rendre en Ouzbékistan où ses œuvres sont interdites. Il est l’auteur d’une œuvre diverse écrite en ouzbek et en russe : poésie, essais, romans et nouvelles. Deux de ses romans sont traduits en français : « Contes du chemin de fer » (Sabine Wespieser éditeur, 2009) et « Dans les eaux du lac interdit » (Éditions Denoël, 2015). Jentayu 5 vous propose en exclusivité des extraits de son tout dernier roman non encore publié, « Manastchi (Le conteur de Manas) », dans une co-traduction de Nazir Djouyandov et Filip Noubel.

Enfin, comme à chaque numéro de Jentayu, un artiste est invité à illustrer les textes retenus. Pour « Woks et Marmites », la revue a collaboré avec l’artiste vietnamien Sith Zâm. Basé à Saigon, son complexe travail des lignes et ses illustrations oniriques reflètent sa créativité débordante et son attrait irrésistible pour le fantaisiste. Ses mondes alambiqués, remplis de curieux personnages, stimulent l’imagination de celles et ceux qui s’y plongent et son approche légère mais hautement stylisée est toujours sûre de susciter quelques sourires. Un immense talent à découvrir dans Jentayu !

Voilà, je crois que je vous ai tout dit sur ce 5ème numéro ! Il ne vous reste plus qu’à le commander, à chauffer vos woks et marmites, à dresser la table et à savourer toutes les recettes de ce menu ! (N’hésitez pas à vous procurer les numéros précédents également !)



1 grain de pollen to “Une traduction dans Jentayu 5 !”

  1. […] y a environ 6 ans, j’avais traduit son poème de spoken word The Afternoon Affair pour le numéro 5 « Woks et Marmites » de la revue Jentayu sous le titre Le cinq à sept. Ce texte a une place particulière dans la vie de cette poétesse […]

RSS feed for comments on this post. And trackBack URL.

Envoyer un grain de pollen