Porte du Non-Retour, Ouidah, 2005
Photo : Mariposa
Comme je vous l’indiquais dans ma note-pantoun récente sur Xogbonu/Porto-Novo, Ouidah est ma ville préférée au Bénin. Il y a là-bas un je-ne-sais-quoi particulier dans l’air. La ville est chargée historiquement et culturellement. Je l’ai chantée à de nombreuses reprises dans mes poèmes.
Ouidah fut un port négrier où les esclaves étaient embarqués vers l’inconnu après avoir subi le calvaire de ce qui porte aujourd’hui le nom de Route des Esclaves (je retrace cette route dans mon poème EIA ! Chant métis de la sérénité retrouvée). Mais Ouidah est également le berceau du vaudou et compte de nombreux temples (le plus touristique étant celui des pythons) ainsi qu’une très belle forêt sacrée. Cette ville présente bien d’autres intérêts que je vous invite à découvrir lors d’un séjour béninois !
Après avoir dédié de nombreux vers à Ouidah, il était temps que je lui consacre un pantoun :
Sept fois autour de l’Arbre de l’Oubli
Trois fois autour de l’Arbre du Retour.
Ouidah, jamais je ne t’oublie
Voici ta fille, elle est de retour !
Patricia Houéfa Grange
Tous droits réservés
Statue représentant un Egun ou Kouvito près de la Porte du Non-Retour, Ouidah, 2005
Photo : Mariposa
Le premier distique de ce pantoun évoque les rituels de rotation auxquels se livraient les esclaves sur la route qui les menaient du marché aux enchères jusqu’à la plage où ils étaient embarqués sur des canots puis des navires négriers. Les hommes devaient tourner neuf fois et les femmes sept fois autour de l’Arbre de l’Oubli pour tout oublier de leur vie passée. Puis, en tournant trois fois autour de l’Arbre du Retour, ils s’assuraient que leur âme reviendrait dans leur pays natal après leur mort.
Pour pour poursuivre la visite : Visiter Ouidah.