Papillons de mots

Carte postale de Montréal

Montréal, du stade olympique au pont Jacques Cartier
depuis l’observatoire Camilien Houde
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Le calme et le quasi silence.
C’est ce qui m’a surprise en sortant du métro station Berri-UQAM en début de semaine et en plein centre ville de Montréal. Puis les rues résidentielles avec leurs maisons en briques rouges, caressées de verdure, aux petits balcons charmants et aux escaliers qui dansent. J’ai du mal à réaliser que je suis au cœur d’une grande métropole. Je parcours les grands axes, l’interminable rue Sainte Catherine qui me fait sourire en pensant à notre longue rue Sainte Cath’ bordelaise, le village arc-en-ciel qui ouvre les bras aux artistes, et René Lévesque, Saint Denis. Il me semble que Montréal est alanguie, presque nonchalante. Elle ne donne pas envie de marcher longtemps. Elle invite plutôt à se poser sur un de ses nombreux bancs publics, sur une belle place, avec un sandwich ou un bouquin pour regarder les gens et le temps passer.

Photo : Patricia Houéfa Grange
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Photo : Patricia Houéfa Grange
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Photo : Patricia Houéfa Grange
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Ce qui est loin d’être calme et alangui, c’est l’architecture montréalaise ou plutôt les architectures montréalaises. Une véritable cacophonie visuelle, un patchwork invraisemblable qui ne laisse aucun repos à l’œil ! Les édifices religieux de style néogothique et les bâtiments classiques sont dominés et disparaissent presque dans la jungle des gratte-ciels qui se reflètent dans le miroir les uns des autres ! Les imposantes façades en pierre de taille le disputent à la brique et aux irruptions d’art nouveau. Et partout, des souffles de nature, du vert qui rampe, qui grimpe, de petits parcs, des respirations végétales et colorées. Et partout, des souffles d’art, les couleurs vives du street art et des œuvres contemporaines qui se dévoilent, qui captivent, des galeries urbaines en plein air.
Avenue McGill College
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Avenue McGill College
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Rue Peel
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Rue Sherbrooke Ouest
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Le calme et le quasi silence.
Dans la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, sur la Place du Canada et Square Dorchester en compagnie des écureuils qui font onduler leur jolie fourrure grise au pied de l’immense édifice Sun Life. Dans la cathédrale Christ Church où mon âme fond face au drapeau arc-en-ciel accroché à l’entrée.

Cathédrale Marie Reine du Monde
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Ecureuil au Square Dorchester
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Sun Life
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Place Ville-Marie
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Cathédrale Christ Church
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Cathédrale Christ Church
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Le calme et le quasi silence.
Quand je pénètre dans le Vieux Montréal. Sur la Place Jacques Cartier, penser au Venceslas Square de Prague, en plus petit. Sur la Place Vauquelin, se joindre aux promeneurs qui font trempette dans la fontaine avec vue sur les gratte-ciels. Goûter l’atmosphère et le moment. Faire une pause au soleil et lire Petit Pays de Gaël Faye les pieds dans l’eau. Flâner dans le lacis des rues le nez en l’air en laissant l’esprit voyager dans le temps. Chapelle Notre Dame de Bonsecours, Marché de Bonsecours. Rue Saint Paul avec ses galeries d’art et ses restaurants ; Rue Notre Dame ; Rue Saint Sulpice ; Rue Saint Jacques avec ses banques et ses hôtels. S’arrêter quelques minutes sur la Place d’armes. Ecouter un artiste de rue chanter Careless whisper puis Wicked game, les yeux posés sur l’imposante silhouette de la Basilique Notre Dame. Puis dialoguer un instant avec la double sculpture Le Caniche français et le Carlin anglais.
Chapelle Notre Dame de Bonsecours
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Marché Bonsecours
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Hôtel de ville
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Place Jacques Cartier
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Place Jacques Cartier
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Place Vauquelin
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Basilique Notre Dame
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Banque de Montréal
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Le caniche français et le carlin anglais
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Et descendre vers le Vieux Port en longeant les quais et les bassins, la tour de l’Horloge. Embrasser enfin le Saint-Laurent, ses mouettes et ses canards, ses écluses, ses bateaux et ses îles qui tendent vers moi leurs attractions. M’attarder un peu au bord de ce fleuve. Moi qui aime tant les villes traversées ou bordées d’eau. Regarder le soleil se coucher derrière la grande roue, le crépuscule et son feu d’artifice doré, bleu et poudres de roses. La nuit tombe lentement, Montréal s’illumine doucement.
Vieux Port
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Vieux Port
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Tour de l’Horloge dans le Vieux Port
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Tour de l’Horloge dans le Vieux Port
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Vieux Port by night
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Il n’est plus question de feu d’artifice. Il n’est pas question de show-off. Les lumières ne sont pas violentes. Tout est velouté, tamisé, aussi bien sur les gratte-ciels que dans les restaurants. On dirait que toute la ville est éclairée à la chandelle ou au bec de gaz, et on s’attend presque à voir un éclaireur de réverbère passer. Montréal est toute douceur.
La savourer by night. Glaces au sirop d’érable, au thé matcha, à la noix de cajou dégustées assise sur les escaliers multicolores du Musée d’art contemporain. Jeter un œil aux projections qui animent de nombreux immeubles. Place des Arts, se laisser habiter par la nuit.
Square Victoria
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Le calme et le quasi silence.
Dans les rues pleines de charme du Plateau Mont-Royal ensoleillé, ce petit village qui m’accroche le cœur au pied de la « montagne ». Dans le parc du Mont-Royal, sous les feuillages généreux des arbres, devant les vues époustouflantes de l’Observatoire Camilien Houde ou le belvédère du Chalet. Marcher dans les feuilles mortes et partager des câlins gratuits avec un petit groupe de joyeux êtres en t-shirts verts. Marcher dans les feuilles mortes et retenir une petite frustration, j’aurais tellement aimé le traverser en camaïeu de rouges ce Mont-Royal ! Mais l’été des Indiens s’attarde et tout est encore bien vert …
Plateau Mont-Royal
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Plateau Mont-Royal
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Plateau Mont-Royal
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Plateau Mont-Royal
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Parc du Mont-Royal
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Montréal vue depuis le belvédère du chalet du parc du Mont-Royal
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Traverser un autre « village », le tout petit Chinatown qui s’étale sur quelques rues, embaumée par les effluves végétaux prononcés qui s’échappent des échoppes d’herbes médicinales. Faire une pause sur la Place Sun Yat Sen pour admirer le petit pavillon et observer le groupe qui s’adonne au tai-chi.
Chinatown
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Chinatown
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Chinatown Place Sun Yat Sen
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Poursuivre vers le quartier international, saluer la Reine Victoria sur sa place et sourire devant la bouche de métro Art nouveau signée Guimard, retenir mon souffle devant La Joute sur la Place Riopelle et me perdre dans les couleurs de la façade et des arbres-rouges à lèvres de la Lipstick Forest du Palais des Congrès.
Square Victoria
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Square Victoria
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La Joute – Place Jean-Paul Riopelle
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Palais des Congrès
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Palais des Congrès – Lipstick Forest
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Le calme et le quasi silence.
Dans la Basilique Saint Patrick où mon pouls s’accélère et où je fais monter une prière dans ce formidable décor en bois, avant de m’abandonner à une chaise longue dans le parc à ses pieds.
Basilique Saint Patrick
Photo : Patricia Houéfa Grange
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Le calme et le quasi silence.
Uniquement troublé par la musique d’une fontaine dans le salon de thé de la boutique Ming Tao Xuan au flanc de la Basilique Notre Dame. Mini cérémonie du thé chinoise pour un thé vert au jasmin servi dans de la porcelaine délicate. Dégusté gorgée après gorgée. Lentement. Accompagné de savoureux cookies. Lentement. Assise sur du mobilier précieux. Lentement. Entourée d’une extraordinaire collection de bols, tasses et théières à rendre fou ou folle tout-e céramiste ou amateur de thé. Lentement. Etirer la dégustation au rythme du chant de la fontaine et de la pluie qui tombe dans la rue. Lentement. Regarder les passants qui pressent le pas et le soir qui tombe. Lentement.
Ming Tao Xuan
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Ming Tao Xuan – Thé vert au jasmin
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Ming Tao Xuan – Assortiment de cookies
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Montréal. Tu n’es pas un coup de foudre et je ne suis pas tombée amoureuse. Tu es davantage une amie de toujours, chaleureuse et réconfortante, qu’une amante qui séduit et fait perdre la tête. Montréal, tu n’es pas un violent et tumultueux coup de cœur mais …
… j’aime çô cette sensation indescriptible de me sentir perdue linguistiquement en pays francophone. J’aime çô quand on me dit « Bonjour, comment ça va ? » quand je rentre dans une boutique, un café ou un restaurant. J’aime çô qu’on m’apporte un verre d’eau quand je m’assieds à une table, avant de me demander ce que je veux boire. J’aime çô que tout le monde se dise « tu ». J’ai aimé çô quand ce jeune à qui je demandais de me prendre en photo a attrapé mon téléphone et s’est écrié « C’est flou en tabarnak ! » J’aime çô quand je m’excuse et qu’on me répond « C’est correct ». J’aime çô les petits cafés aux airs frenchy qui servent aussi bien des empanadas, du pho, de la poutine, que du smoked meat. J’aime çô les luncheonettes de quartier où l’on s’empiffre de délicieux brunches et où l’on t’adresse des phrases du genre « Est-ce que je te fais un refill avec du café régulier ? ». J’aime çô le Kildare et la racinette. J’aime çô les crêpes aux bleuets et les plats où bacon et cheddar se marient au sirop d’érable. J’aime çô regarder les gens faire leur linge au lavoir, leurs petites courses chez le dépanneur en journée ou le couche-tard en soirée, acheter leurs cigarettes dans une tabagie, et j’aime çô qu’ici il n’y ait aucune impasse, uniquement des culs-de-sac ! J’aime çô l’atmosphère qui flotte dans Montréal. J’aime çô la chaleur et la facilité de contact avec les Montréalais.
Montréal ? Pas pire, pas pire ! Pas pire pantoute !
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