Je ne sais plus quand je l’ai rencontrée pour la première fois.
Mais elle marche souvent dans mon ombre, dans mes pas.
Je la croise aussi bien au coin de ma rue qu’à l’autre bout du monde.
Elle est de presque toutes mes déambulations, de presque tous mes voyages.
Parfois, elle m’apparaît même en rêve …
Elle est de ces femmes que l’on dit sans âge.
Ce qu’on retient, c’est la bienveillance de ses traits, le sourire maternel de ses infimes rides, la lumière qui baigne la tendresse de son regard. Ce n’est pas une femme qui se démarque, ce n’est pas une femme qu’on remarque, c’est une femme qui marque. Elle s’est imprimée sur mon être tel un tatouage en hologramme. Une fois son virus apaisant inoculé, elle ne m’a plus quittée.
Je ne saurais vous la décrire, elle est de ces femmes que l’on dit sans visage. Mais je la reconnais chaque fois qu’elle tend sa face vers la mienne sur mon chemin. Je n’ai jamais entendu le son de sa voix. Mais son aura dessine des symboles de sérénité au fond de mon âme et lui fait dire des mots en lettres-anges dont je ne comprends pas le sens, mais dont j’absorbe l’essence.
Chaque fois que sa vibration pulse sur mon passage, elle séjourne en mon tabernacle le temps prolongé d’une communion sacrée. Puis elle se dissipe et je l’oublie …
Et un jour, soudain, elle se matérialise à l’autre bout de mes errances. Et alors, la scarification spirituelle qu’elle a gravée en moi se met à fleurir en grappes blanches.
Je ne sais plus quand je l’ai rencontrée pour la dernière fois …
Patricia Houéfa Grange
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