Cela vous étonnera peut-être mais j’ai commencé à rédiger cette note à la fin de l’été en pensant l’intituler « Lectures d’été » ou « lectures estivales ». Puis l’automne est arrivé avec toutes ses activités et j’ai eu du mal à la terminer. Les mois ont succédé aux semaines, mais je ne voulais pas laisser 2020 se lever sur cette note toujours en « brouillon ». Voici donc mes derniers romans (& nouvelles) coups de cœur de l’année 2019, présentés par ordre de lecture :
Allison, Laurent Queyssi, Les moutons électriques, 2016
Lorsque j’écoute de la musique et que je me laisse emporter, j’ai tendance à planer. Alors forcément j’ai été attirée par la quatrième de couverture de ce roman. Mais Allison, elle, lévite vraiment !
Quête initiatique et identitaire à travers la recherche du père, c’est un roman tendre sur la fin de l’adolescence et l’entrée dans le monde adulte. Ce petit livre au format proche de celui d’un CD fut une lecture agréable et légère, parfaite et rafraîchissante en cet été caniculaire. Si vous aimez écouter de la musique (du rock en particulier), que vous êtes parfois un peu nostalgique des années 90, des délicieux rituels liés à l’écoute de K7 ou de vinyles, ce livre est fait pour vous. Ses chapitres s’enchaînent comme les morceaux d’un album, courts ou longs, balades langoureuses ou guitares saturées. Et après l’avoir lu, je vous recommande vivement de l’écouter car il déborde de belles références musicales.
Coup de ❤️ à lire très frais ?
Olla-podrida, Catherine Ternaux, L’escampette, 2013
Dans ce recueil, comme « Dans le parc », un des textes qu’il renferme, il y a des bêtises de Cambrai, des pastilles d’anis, des pâtes de fruits, des caramels durs, mais aussi des arlequins, de la réglisse, des fraises tagada et des têtes brûlées. C’est une jolie boîte dans laquelle on plonge la main à l’aveuglette sans savoir sur quoi on va tomber. Mais de la douceur au piquant, tout y est délicieux. Mon coup de cœur absolu de l’été ! Un joli pot-pourri comme son titre l’indique, dont les parfums vous habitent en profondeur.
Ce roman est, d’une certaine manière, le frère ou le cousin d’Allison dont j’ai parlé plus haut. Là aussi, il est question de la fin de l’adolescence et de l’arrivée de l’âge adulte au début des années 1990. Là aussi, l’aura du père plane. Là aussi, la musique – punk rock – et son univers jouent un rôle central et constituent un personnage à part entière. Mais dans La crête des damnés, le rôle principal est masculin et tenu par Brian qui vit dans la banlieue sud de Chicago (et pas dans une petite ville du Sud-Ouest de la France comme Allison).
Là où le ton d’Allison est aigre-doux, celui de La crête… est volontiers ironique et grinçant, sans pour autant manquer d’une certaine poésie.
La langue que Joe Meno cisèle ici est d’un oral savoureux. On ne la lit pas, on l’entend. Et on retombe forcément en adolescence.
Mal-être, désillusions, transgression, émancipation, chronique d’une vie ordinaire où tout le monde se reconnaîtra car c’est là une histoire universelle, au-delà de l’Amérique, des films d’horreur et du punk rock dont les nombreuses références créent une véritable bande son pour accompagner la lecture. Pressez « Play » !
« J’ai été renversé par le corbillard qui transportait le corps de mon fils le jour de son enterrement ». Tel est l’incipit de ce premier roman de Julien Cridelause. Le ton est donné, vous n’avez plus qu’à vous accrocher ! Récit mordant, ironique, sarcastique d’un dépressif acerbe qui m’a, je dois bien le confesser, régulièrement pliée en deux de rire. Pourtant ni ce fameux incipit, ni cette couverture endeuillée ne pouvait laisser présager de tels esclaffements !!! Le dénouement m’a cependant cueillie par surprise… Et je ne vous en dirai pas plus. Laissez-vous faire, vous ne le regretterez pas.
Merci pour ce retour de lecture !
Julien
Avec plaisir, j’ai vraiment passé d’excellents moments avec votre livre, merci à vous !