Cerise qui coagule
sur les carreaux blêmes
Rapprocher les deux lèvres
de la plaie
Par-dessus l’entaille profonde
de la blessure
Serrer les dents pour mordre-taire
les ricochets-hoquets de douleur
Le ruban de crêpe enserre
la chair-déchirure
tel un python albinos
circonscripteur du sang
Sur le carrelage glacé
les fruits se sont multipliés
Le temps surfile
l’ecchymose
d’une peau neuve
Grêle opercule
paupiérant
l’oeil bleu malvacé
Les jours cicatrisent
la meurtrissure
où s’enracinent les tiraillements
La déconfiture de drupes dégorgées
se métastase en constellations-moisissures
sur le lait qui a tourné
Patricia Houéfa Grange
Tous droits réservés
En ce jour de commémoration des défunts, je pense à mes êtres chers disparus et je déconfine toutes les frustrations, toutes les plaies, toutes les blessures, tous les deuils embâillonnés depuis le mois de mars de cette année 2020.