J’ai le grand plaisir de vous annoncer la parution de Dans la brume de deux siècles/Entre la bruma de dos siglos, cahier de poésie péruvienne actuelle bilingue, pour lequel j’ai effectué la traduction de l’espagnol (Pérou) au français des poèmes et de la postface.
Les neufs poèmes qui le composent ont été choisis par Carlos Olivera et Fernando Pomareda, et l’ouvrage est publié par les éditions Klac. Il s’agit du deuxième volume de leur collection Les rives embrassées. Cette collection souhaite diffuser la poésie péruvienne contemporaine, en tissant des liens entre le Pérou et la France, entre Bordeaux et Lima, villes jumelées.
Ce deuxième volume Dans la brume de deux siècles/Entre la bruma de dos siglos a été pensé dans le cadre des célébrations du bicentenaire du Pérou en 2021 et retrace en poésie les cinquante dernières années de cette nation à travers quatre générations de poètes : années soixante-dix, années quatre-vingt, années quatre-vingt-dix et nouveau millénaire. Il est enrichi d’une préface, Una mirada hacia la penumbra/Un regard vers la pénombre, par les anthologistes, Carlos Olivera et Fernando Pomareda ; ainsi que d’une postface très éclairante, El abrazo de las palabras/Les mots embrassés, de Carlos Villacorta. La traduction de la préface et la révision des textes ont été assurées par Lise Segas. La publication a été réalisée avec le soutien de la ville de Bordeaux, de l’Ambassade de France au Pérou et de l’Alliance Française de Lima.
En tant que poète, c’est toujours un plaisir immense pour moi de traduire de la poésie. Et depuis que j’ai eu l’honneur et le bonheur de traduire le magnifique Me gritaron negra! de Victoria Santa Cruz, je nourris une tendresse particulière pour ce pays littéraire, le Pérou, encore peu connu en France et en terres francophones.
Cette traduction a accompagné et occupé mon automne 2021. Les poèmes étant tous très contemporains, écrits en vers libres, je n’ai pas eu de difficulté liée au comptage du nombre de pieds ou à la présence de rimes. J’ai pu échanger avec Carlos Olivera et une des poétesses pour avoir des précisions concernant certains termes propres au Pérou et autres informations. La difficulté principale a été de m’imprégner, de me laisser habiter et de transmettre au mieux neuf voix singulières, neuf voix très différentes les unes des autres.
En effet, lorsque je traduis un texte long ou le recueil intégral d’une autrice ou d’un auteur, c’est un voyage et un compagnonnage qui me permettent de le ressentir sur la longue distance. Ici, il m’a fallu saisir chacune et chacun au bout d’une conversation. J’ai donc lu et relu chaque poème pour m’en infuser, en absorber le sens et le souffle, avant de traduire. C’est un périple différent, mais pas moins riche et intéressant. J’ai apprécié chacune de ces causeries poétiques et espère les avoir servies au mieux à travers ma traduction.
Je vous invite donc à découvrir :
Années soixante-dix :
Ave Soul/Ave Soul de Jorge Pimentel
Tener 30 años no cambia nada/Avoir 30 ans ne change rien de Carmen Ollé
Ocho cuartetas contra el caballo de paso peruano/Huit quatrains contre le cheval paso péruvien de Mario Montalbetti
Années quatre-vingt :
China Pop/China Pop de Domingo de Ramos
Sacrificio/Sacrifice de Rocío Silva Santisteban
Années quatre-vingt-dix :
Esta masa triste y gris de arena/Cette masse de sable triste et grise de Roxana Crisόlogo
Arcabuzniyoq Mamacha/Virgen arcabusera/La vierge à l’arquebuse d’Odi Gonzales
Années deux mille :
Bajo los cielos de octubre serenos/Sous les cieux d’octobre sereins de Manuel Fernández
País abierto/Pays ouvert de Martín Zúñiga
Encore mille mercis à Carlos Olivera pour la confiance accordée.
Le mercredi 9 mars, nous avons été chaleureusement accueillis à l’Instituto Cervantes de Bordeaux pour une présentation du livre ainsi que des lectures des poèmes.
C’est à vous à présent de lire et de découvrir ! Bon voyage en poésie péruvienne actuelle !