Papillons de mots

Traduire le paradis – Un uppercut lumineux

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Un paradis portatif
Roger Robinson
Traduit de l’anglais (Royaume-Uni/Trinidad)
L’Arbre de Diane, octobre 2022
[Titre d’origine : A Portable Paradise, publié par Peepal Tree Press (Leeds) en 2019]

C’est avec joie que je vous annonce la publication, en version bilingue, de ce recueil poétique qui vient de paraître dans ma traduction.

C’est le projet de traduction avec lequel j’ai entamé mon année 2022, celui auquel j’ai consacré l’essentiel du premier trimestre de cette année et que j’ai peaufiné jusqu’au cœur de l’été. Nous avons été en conversation et compagnonnage étroits et intenses. Ce fut un beau voyage, jalonné de réflexions édifiantes et stimulantes.

En voici la présentation :

Dans la nuit londonienne, la Tour Grenfell brûle tel un symbole et un signal d’alarme des injustices sociales. Roger Robinson part de ce drame pour évoquer l’exil, la génération Windrush et sa difficulté à faire reconnaître sa citoyenneté britannique, les problématiques identitaires des deuxième et troisième générations. Il rappelle l’Histoire des Afro-britanniques – esclavage, colonisation, migration – pour expliquer les racines des maux, tout en appelant la jeunesse à ne pas en rester prisonnière. Le poète s’interroge également sur le chez-soi, qu’il choisit de tisser tout au long du chemin de vie en un paradis portatif. En musicien, chef d’orchestre et metteur en scène aguerris, Roger Robinson joue habilement avec les rythmes et les compositions pour inventer un style hybride qui fusionne reportage et poésie. Malgré le ton mordant du poète, ce recueil est un baume qui, devant l’impuissance et l’injustice, place l’humanité et la bienveillance. Il y diffuse, en syncopes, un optimisme grinçant ou une ironie radieuse. De ce sarcasme qui fait le sel de l’œuvre, l’arrière-goût n’est pas l’amertume, mais la suavité.

Patricia Houéfa Grange

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Roger Robinson est écrivain, musicien et performeur. Né en 1967, il se décrit lui-même comme un résident britannique à la sensibilité trinidadienne et fait désormais partie des voix poétiques essentielles de sa génération. Le recueil Un paradis portatif, considéré comme son œuvre majeure à ce jour, a été publié en 2019 au Royaume-Uni et a remporté le prix de poésie T.S. Eliot la même année, ainsi que le Royal Society of Literature Ondaatje Prize en 2020, entre autres.
Roger Robinson est cofondateur du Spoke Lab, collectif d’artistes, et de Malika’s Poetry Kitchen, collectif international d’écrivains, mais également parolier et chanteur du groupe King Midas Sound. Il présente des seuls en scène et anime des ateliers d’écriture dans le monde entier.

Version originale
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Par ailleurs, il est à noter que c’est l’année des traductions pour ce recueil saisissant. En effet, avant la traduction française, ont paru une traduction en espagnol et une en grec ; et vient tout juste de paraître également une traduction en italien :

Traduction en espagnol
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Traduction en grec
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Traduction en italien
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Cela a un sens en soi quand un ouvrage est autant traduit. Cela va au-delà des prix et récompenses dont il a pu être couronné. Si cet ouvrage a désormais trans-porté son paradis dans des langues aussi diverses, lui ouvrant les portes de mondes et univers aussi « différents », c’est parce qu’il peut résonner dans bien des contextes et parce qu’il a une portée universelle, qu’il fait écho à des thématiques et problématiques qui occupent et nourrissent bien des discussions à travers frontières.

Je ne peux donc que vous inviter chaleureusement à découvrir l’uppercut lumineux de la poésie de Roger Robinson.

Merci grand à Mélanie Godin et Renaud Lambiotte de m’avoir fait confiance pour la traduction de cette oeuvre importante.
Merci grand à toute l’équipe de L’Arbre de Diane avec laquelle ce fut un bonheur de collaborer : Meriem Steiner (conception graphique), Ariane Le Fort (relecture), Margaux Chorzepa (assistante éditoriale).
Merci grand à Roger Robinson et Nicola Griffiths pour le temps consacré à nos échanges.
Merci grand à Rafael Lucas pour son regard caribéen sur un des poèmes.
Et enfin merci à la Région Nouvelle-Aquitaine pour le soutien qui m’a été accordé à travers une aide à la traduction littéraire.

Je reviendrai vous parler de cet ouvrage et de mon expérience de traduction.

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