Ces soleils ardents

Le 5 juillet 2024
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Comme je vous l’annonçais dans ma dernière publication, je reviens vous parler plus longuement de Ces soleils ardents, premier roman de Nincemon Fallé avec lequel j’ai eu la joie de m’entretenir il y a tout juste une semaine.

Ces soleils ardents est un roman construit autour de deux personnages, deux jeunes hommes à l’aube de leur vingtaine, qui composent ensemble un protagoniste bicéphale avec d’un côté, Iro, qui porte un prénom guéré et vient du monde rural, et de l’autre, Thierry, qui porte un prénom français et vient du monde urbain ; ensemble et avec leurs amis, il leur arrive d’utiliser le nouchi, le parler de rue d’Abidjan, dans leurs conversations, porteurs ainsi de tous les héritages des jeunesses ivoiriennes d’aujourd’hui.
C’est un roman centré sur la relation entre père et fils et ce que les fils font de ce qui leur a été transmis ou pas, c’est un récit d’apprentissage/d’initiation dans lequel les deux héros s’affranchissent de leurs pères, de leur milieu et des assignations dont on veut les revêtir. Mais je l’ai également lu comme un roman sur ce que c’est d’être un homme et ce qu’on attend de cet homme – notamment pour ce qui est du métier qu’il choisit d’exercer, ce qu’est un « métier d’homme » –, ce que c’est d’être un père, ce que c’est d’être un grand-frère.
J’ai également trouvé que Ces soleils ardents est un roman très visuel. Nincemon ne cache pas son intérêt premier pour les arts visuels, et en particulier la bande dessinée et le cinéma. Cela se sent dans ce roman, il a su capter et rendre les différents mondes et paysages que son roman traverse, de telle sorte qu’en lisant, je les ai physiquement vus : le monde universitaire et l’univers des étudiants, l’effervescence des rues de la capitale et les vendeurs ambulants, l’atmosphère du village et des cérémonies traditionnelles, le climat électrique des bureaux d’un grand groupe de presse, l’ambiance fascinante et picturale d’un atelier de couture…
D’autre part, Nincemon est un scénariste aguerri, qui maîtrise et tient son récit jusqu’au bout, servi par une plume d’une grande maturité.
Retenez son nom et donnez-lui du temps (c’est un jeune homme qui connaît la valeur du travail sur la durée), vous réentendrez parler de lui à l’avenir. Ces soleils ardents est un premier roman très réussi, prometteur, j’ai hâte de lire et de voir tout ce que Nincemon Fallé va nous proposer par la suite.

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Et je trouve également formidable que son livre, édité par JC Lattès en France, ait également une maison d’édition en Côte d’Ivoire, La Case des Lucioles, ce qui permet à son roman d’y être diffusé à un prix local accessible.

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Félicitations encore à toi, Nincemon, pour ton roman et ton prix ! Que ta route soit longue et pavée de succès !



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