Feuillets de nuits 10 et 11

Le 5 janvier 2025
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Première lecture de l’an 25. De la poésie évidemment, pour bien commencer l’année !   
Première lecture toute « fraîche » car elle date de cette nuit, pour une première traversée, suivie d’une relecture dans la matinée.      
Première lecture, mais double lecture puisqu’il s’agit de deux des quatre titres de l’an 24 d’une des trois collections de la maison Aux Cailloux des Chemins, à savoir « Feuillets de nuits » dont voici la présentation :
« Deux feuillets format A5 pliés et encartés dans une couverture à rabats travaillée en papier recyclé à partir de janvier 2024. Chaque poète invité par le précédent y insère ses mots, illustrés ou pas. Quatre publications dans l’année : janvier, avril, juillet et octobre. Cette collection numérotée est disponible exclusivement sous forme d’abonnement ou vente directe lors de salons ou d’évènements au prix de 5 €. Chaque abonné a le plaisir d’une découverte poétique tous les trois mois dans leur boite à lettres. »

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J’ai donc lu Toujours je te taquinerai de Lisette Lombé (qui avait été invitée par Aurélien Dony) ainsi que Et tout est fait de Camille Coomans (invitée par Lisette Lombé).

Vous dire d’abord le ravissement de mes yeux et de mes mains à contempler et tenir ces objets à la simplicité précieuse, ces deux feuillets délicats dans leur sobre couverture à rabats, glissés dans un étui de papier gracile. J’y reconnais toute l’élégance de Christine Saint-Geours, l’éditrice qui est également poétesse. Tout comme lors d’une cérémonie du thé, cette entrée en matière qui demande attention, soin et lenteur, prépare au voyage poétique.

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De Lisette Lombé, je n’avais lu jusque là que son ardent Brûler, brûler, brûler (L’Iconoclaste, 2020). Je la redécouvre ici dans un texte de prose poétique qui ne manque pas d’ardeur non plus. Et quel exploit de réussir à dire en si peu de mots toute la panoplie des ressentis, des sensations et des émotions dans la « danse » de la rencontre et de l’apprivoisement d’un nouvel amour, après blessures et désenchantement ! Le tout dans une langue fougueuse, flamboyante de désir et d’érotisme. Cerise sur le gâteau personnelle, l’utilisation du verbe taquiner pour lequel j’ai beaucoup d’affection.

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Retour au calme et au retour à la ligne avec Camille Coomans et sa lettre d’amour à la poésie qu’elle chante en artisane. Car sa poésie est à « Faire./ Fabriquer./ Modeler./ Accoucher ». Et dans son phrasé au rythme percussif, telle potière assise à son tour, cent fois sur le métier elle remet son ouvrage, comme elle respire. Car « je suis poésie ». Car sa poésie est une « pratique ». Elle donne son goût au bonheur.    
C’est la première fois que je lis cette poétesse et cette mise en bouche vers son univers m’a mise en appétit et donné envie de déguster son Papier Cendre Vent (maelstrÖm, 2024).

Ah oui, vous dire aussi que chacun de ces deux titres est clos par une image créée par l’autrice, un collage pour Lisette Lombé, une photo pour Camille Coomans. J’ai écrit « clos » cependant cette image est, bien entendu, une résonance avec le texte, mais aussi une ouverture vers d’autres voyages, si bien symbolisée par la photo de Camille Coomans, avec cette porte que l’on voudrait pouvoir franchir.



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