Esprit Métis, l’association dont je fais partie, vient de publier son onzième numéro autour de l’Australie et du thème « La tête en bas ». Pour les Bordelais, le magazine est disponible depuis le 21 octobre. Pour les autres, une version électronique sera bientôt en ligne.
J’ai contribué à ce numéro avec deux articles :
– Rubrique « Entretien avec » : Lola-tia Moussa
– Rubrique « Littérature exotique » : « La terre le feu l’eau et les vents » d’Edouard Glissant
En attendant de parcourir le magazine, vous pouvez déjà lire le superbe édito de notre rédactrice en chef :
C’est un pays de l’autre côté de la Terre, la tête à l’envers.
C’est un pays qui constelle d’étoiles les yeux des surfeurs, qui colore l’imaginaire frileux des rêveurs de l’hémisphère Nord, avides de soleil, de chaleur, de plages d’or et d’océans turquoise.
C’est un pays adulé, fantasmé mais dont bien peu, au final, connaissent l’histoire. Celle, originelle, tragique, de ces aborigènes que les colons ont tenté de décimer ; dénaturer leur île en une terre d’exil forcé, sans espoir de retour. Un enfer.
Autant de souvenirs, de réalités qui font virevolter des envies de liberté et nous questionnent sur ceux qui, pour un jour, pour toujours, l’ont perdue. Car pas besoin d’être de l‘autre côté de la Terre, pour avoir la tête à l’envers ; il suffit de laisser son regard se poser sur ces prisons qui transforment la vie en vide ; sur cette Afrique noire où des hommes naissent blancs ; sur ce peuple rom qui s’ouvre au monde, mais que le monde rejette…
Que l’on soit nomade, curieux, porteur d’espoir, esprit libre ou repenti… tous les chemins – des plus tortueux aux raccourcis – nous mènent vers l’Australie. On n’y trouvera peut-être ni la paix, ni le paradis perdu, mais l’espace d’un instant, dans ce vaste pays où la chaleur vient surtout des coeurs, qui sait si – pour une fois – on ne vivra pas la tête
à l’endroit ?
Emeline Joffre