Ce matin, en ouvrant la fenêtre de ma chambre, voici le spectacle qui s’est offert à mes yeux. 3 décembre et mes arbres encore pratiquement vêtus, le noisetier (qu’on ne voit pas vraiment sur cette photo), le cerisier (aux feuilles jaunes au premier plan) et le mûrier (encore bien vert) !
Habituellement, le cerisier est totalement nu dès début octobre ; le noisetier se fait dépouiller début octobre et le mûrier perd ses dernières feuilles fin novembre … Et là, tous les trois encore bien présents …
De plus, les petits oiseaux qui viennent disputer leurs graines à nos poules sont toujours là et j’ai même vu un rouge-gorge dans mon massif ce matin.
C’est assez féerique certes, mais un peu inquiétant aussi, il faut bien l’avouer. Mais je ne souhaite pas sombrer dans les peurs et la sinistrose que l’on distille partout actuellement. Quoi qu’il arrive, la Nature s’adapte toujours. Et nous le ferons avec elle.
Dans mon texte « Le baiser du Papillon à son mûrier », publié dans mon dernier ouvrage, « Paroles arboricoles – Poèmes animistes », j’ai écrit ceci :
« Alors chaque année je fais le rêve qu’il ne pleure l’or de ses feuilles, recouvrant entièrement les pierres de la terrasse d’une rivière de miel, que pour enguirlander Noël de chatoiements naturels … »
Peut-être bien que mon rêve va se réaliser cette année …
Je ne sais pas s’il faut s’en réjouir ; les mots posés sur ton rêve sont très beaux, mais je préfère laisser l’or des feuilles s’effacer dans les brumes de l’automne.
Non, je ne m’en réjouis pas Claire-Lise, comme je le dis dans ma phrase « C’est assez féerique, mais un peu inquiétant aussi. » Lorsque j’ai écrit mon baiser à mon mûrier, je ne m’imaginais vraiment pas que cela puisse se réaliser un jour (et je ne le souhaitais pas non plus, parfois on aime caresser des rêves en pensant qu’ils ne se réaliseront pas et qu’ils seront toujours là pour nous permettre de rêver). Et pourtant on en prend le chemin. Les feuilles de mon mûrier commencent à peine à brunir …
Je ne m’en réjouis pas, mais je ne veux pas non plus sombrer dans la tristesse et le désespoir. Je sais que la Nature s’adapte toujours vaille que vaille. Beaucoup d’espèces ont disparu depuis l’apparition de la vie sur Terre et beaucoup ont également apparu depuis. Comme nous les Hommes, on naît, on vit, on meurt et d’autres viennent qui prennent notre place. Et la Vie est toujours là, vibrante, dans le moindre recoin !
Tu as raison de ne pas vouloir sombrer dans le pessimisme. Je partage avec toi, malgré mes inquiétudes peut-être plus violentes, ce sentiment que la Nature saura s’adapter puisque toute l’histoire de l’évolution des espèces est faite de mutations et d’adaptations incessantes. Espérons que le futur nous donne raison !
Espérons Claire-Lise et essayons tout de même chacun de notre côté de faire de petits gestes pour préserver ce qui peut être préservé.